D’après des sources internes, le géant de la tech Yandex se prépare à couper les liens avec la Russie. Si l’information se révèle exacte, c’est un coup dur pour Vladimir Poutine qui tente, par tous les moyens, de développer des substituts locaux à la technologie occidentale.

Un conflit qui met à mal les ambitions de l’entreprise

Le moteur de recherche Yandex qui a été créé à Moscou en 1997 a vu son avenir remis en question depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. De fait, malgré des résultats financiers encourageants lors du premier trimestre 2022, le géant de la tech souffre des sanctions de l’Occident. Cela a des répercussions sur le développement et l’amélioration de ses projets, d’après une source interne.

Le géant de la tech paye le prix fort des choix du Kremlin. En mars, le magazine économique Forbes a déclaré que « Poutine a cassé la meilleure entreprise technologique russe ». En août dernier, afin de se détacher des retombées politiques de la guerre, Yandex a vendu son agrégateur d’informations en ligne qui était devenu un outil de propagande pour le gouvernement russe.

Pourtant, ces dernières années et pour ne pas se laisser rattraper par ses homologues occidentaux, Yandex a développé différents services afin de rester concurrentiel. Parmi eux, en juin 2021, le « Google russe » a lancé un service de livraison à Londres. Auparavant, le géant de la tech s’est associé à Grubhub pour livrer des repas sur les campus américain.

Quel avenir pour Yandex ?

Selon des sources proches du dossier, Yandex, dont le siège social est au Pays-Bas a déjà présenté son plan de refonte totale pour l’entreprise. En premier lieu, le géant de la tech souhaite que ses nouvelles technologies les plus prometteuses soient transférées en dehors de la Russie. Puis, le « Google russe » espère vendre ses activités déjà en place dans le pays : son moteur de recherche, son navigateur Internet, ses applications de livraison de repas etc.

Cependant, rien n’est encore acté concernant l’avenir de Yandex. En effet, selon les sources internes, l’entreprise doit d’abord obtenir l’autorisation du Kremlin avant de transférer des technologies russes à l’étranger. Mais pour parvenir à ses fins, le géant de la tech a un argument de taille : l’ancien ministre des Finances, Alexeï Koudrine. Il est considéré par des personnes proches du dossier comme étant « quelqu’un que l’entreprise considère comme une bonne personne pour naviguer dans cette affaire parce qu’il est assez libéral pour comprendre que la Russie a besoin d’une société Internet privée, libre de nationalisation, et qui a de la crédibilité aux yeux de Poutine ».

Alexeï Koudrine, d’après le média Reuters, a rencontré Vladimir Poutine dans la nuit du 24 au 25 novembre pour évoquer l’avenir de Yandex. Selon les premières informations, si le dirigeant de la Russie approuve cette décision concernant l’avenir de l’entreprise, Alexeï Koudrine devra « quitter son poste à la tête de la Cour des comptes de Russie » pour rejoindre Yandex. Le Financial Times, quant à lui, affirme que « la direction de l’entité russe conservera le contrôle des opérations quotidiennes de l’entreprise, mais déléguera à Alexeï Koudrine les relations, de plus en plus sensibles, avec le Kremlin ».