Il y a à peine un an, fin 2021, le secteur technologique était en plein essor, les entreprises embauchaient à tour de bras, la valeur des actions était plus élevées que jamais. Fin 2022, la situation est légèrement différente. Selon CNBC, en douze mois, le secteur de la tech a perdu 7 400 milliards de dollars.

La crise de l’industrie de la tech

En 2022, pas une seule des 15 entreprises technologiques américaines les plus « précieuses » n’a généré de rendement positif. Microsoft a perdu environ 700 milliards de dollars de capitalisation boursière. L’action de Meta s’est écroulée de plus de 70 % (ce qui équivaut à des pertes approximatives de 600 milliards de dollars). Bref, au total les investisseurs ont perdu cette année 7 400 milliards de dollars, à cause de la baisse du Nasdaq sur 12 mois. Il s’agit d’une crise multi-facteurs : les hausses des taux d’intérêt ont étouffé l’accès aux capitaux faciles et l’inflation galopante a affaibli les entreprises.

Les actions des entreprises spécialisées dans le cloud se sont effondrées en même temps que celles des cryptomonnaies. Aujourd’hui, les entreprises de la tech n’ont plus d’autre choix que de réduire leurs coûts, de geler les nouvelles embauches et de licencier massivement du personnel. De nombreux employés qui ont rejoint les sociétés technologiques au cours des dernières années ont reçu une grande partie de leur rémunération sous forme de stock-options. Une véritable désillusion.

2022 a également été l’année du ralentissement des introductions en bourse après les années fastes de 2020 et 2021. À l’époque, les entreprises avaient réussi à surmonter la pandémie et ont pu profiter de nouveaux marchés liés au télétravail ainsi que des nombreux fonds soutenus par les gouvernements. Quelques mois après cette effervescence, les géants de la tech ont vu leurs valorisations s’écrouler. Rivian, une société spécialisée dans les véhicules électriques (qui avait réalisé en 2021 la plus grande introduction en bourse depuis 2014) a perdu 80 % de sa valeur.

Pour la première fois depuis près de vingt ans, le Nasdaq est sur le point de passer derrière le S &P 500. La dernière fois que cela s’est produit, le Nasdaq (une valeur à forte composante technologique), était à la fin d’une longue période de sous-performance qui avait commencé avec l’éclatement de la bulle Internet. Entre 2000 et 2006. Alors, faut-il s’interroger sur l’ampleur de l’échec de l’industrie de la tech ? Certainement. La situation de Meta (le groupe de Mark Zuckerberg) est le symbole de cette dégringolade.

En effet, c’était censé être l’année de Meta. Un changement de nom, une nouvelle stratégie… Cependant, Zuckerberg ne voit pas l’avenir de la même manière que ses investisseurs. Son engagement à dépenser des milliards de dollars par an dans le métavers a laissé Wall Street perplexe, qui souhaite simplement que l’entreprise reprenne pied sur le secteur de la publicité en ligne. L’entreprise a annoncé le licenciement à venir de 11 000 personnes.