Finalement, ce ne seront pas 43 mais bien 45 milliards d’euros qui seront débloqués par les instances européennes pour soutenir l’industrie des semi-conducteurs. L’Europe revoit sa copie, même si les entreprises du secteur estiment que c’est loin d’être suffisant.
L’Europe revoit sa copie pour soutenir l’industrie des semi-conducteurs
En février 2022, la Commission européenne a présenté un plan à 43 milliards d’euros, dont l’objectif était de doubler la part de marché de l’Union européenne sur les semi-conducteurs. Actuellement aux alentours de 8 %, elle doit passer à 20 % d’ici 2030. Elle était de 24 % en 2000 et de 40 % en 1990. Pour remplir cette mission, les instances européennes avaient décidé d’allouer une enveloppe globale avec des financements publics et privés. L’équivalent européen du CHIPS Act, le projet de 52 milliards de dollars proposé par les États-Unis.
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L’Europe aura donc un plan à 45 milliards d’euros et non 43. En effet, ce mercredi 23 novembre, les États membres de l’Union ont soutenu à l’unanimité l’adoption de ce nouveau plan. Les ministres de l’Union européenne se réuniront le 1er décembre pour approuver définitivement ce texte qui devra encore être débattu au sein du Parlement européen dans le courant de l’année prochaine, pour avoir force de loi. L’un des points sur lequel les États n’étaient pas d’accord était la provenance des fonds. Initialement, la Commission voulait puiser dans des fonds provenant de programmes de recherche et des fonds non dépensés par d’autres programmes.
Une proposition critiquée par une majorité de pays qui ont jugé que cette mesure « profiterait injustement aux États qui disposent déjà d’installations de puces ou qui sont sur le point d’attirer des fondeurs ». Quelques changements ont également été opérés « afin d’autoriser des subventions pour une gamme plus large de puces ». Avec ce plan, l’objectif pour l’Europe est de réduire sa dépendance aux fabricants américains et asiatiques. Autre changement : l’autorisation de subventions pour une gamme plus large de puces plutôt que de favoriser simplement les semi-conducteurs les plus avancés.
On constate que les entreprises européennes s’activent depuis quelques mois pour tenter de gagner en compétitivité. C’est le cas en Allemagne où Intel a annoncé un investissement de 17 milliards d’euros. Le géant américain a prévu de construire un nouveau « méga-site de fabrication de semi-conducteurs de pointe ». En Irlande, le géant technologique prévoit également d’agrandir une usine existante pour 12 milliards d’euros. Au total, Intel va investir 33 milliards d’euros pour améliorer ses capacités de production en Europe.