« Meta a répondu à nos préoccupations » s’est félicité le 23 novembre Andres Mundt, président du Bundeskartellamt, l’autorité de la concurrence allemande. L’objet de cette satisfaction ? La décision de l’entreprise, à la fin de l’été, de ne plus contraindre ses utilisateurs de casques de réalité virtuelle Quest 2 à s’y connecter avec un compte lié à un réseau social du groupe.

Le Bundeskartellamt avait ouvert une procédure contre Meta fin 2020, Alors que le casque avait encore le nom d’Occlus. L’utilisation obligatoire d’un compte Facebook ou Instagram pour se connecter à l’appareil « pourrait gravement entraver la concurrence » selon Andres Mundt, que ce soit dans le domaine des réseaux sociaux ou de la réalité virtuelle, un « marché en pleine croissance ».

Meta a décidé de transiger : depuis août 2022, un compte Facebook ou Instagram n’est plus nécessaire. Il est possible de créer un profil indépendant, quitte à le lier plus tard. Le Bundeskartellamt en conclut que « les lunettes [le Quest 2] peuvent être vendues en Allemagne. Cela s’applique également au nouveau Quest Pro ».

Le Bundeskartellamt s’intéresse au traitement des données par Meta

L’autorité de la concurrence allemande ne s’est pas fendue d’un communiqué simplement pour féliciter Meta. Elle a promis de garder un œil vigilant sur les pratiques du groupe en la matière sur les cinq prochaines années. Elle souhaite, notamment, s’assurer que le choix, lors de la création du profil, ne soit pas présenté de façon désavantageuse par rapport à l’option de lier les comptes.

En parallèle, elle rappelle que « l’objet de la procédure est également la question de la connexion des données traitées ». L’enjeu ici est de savoir comment Meta rassemble les données d’une personne, de ses réseaux sociaux aux casques de réalité virtuelle.

Le Bundeskartellamt craint un enfermement des utilisateurs dans l’écosystème de l’entreprise. Sur ce point également l’autorité souhaite s’assurer que le choix est clairement posé de rassembler ou non ces données.

Cette question n’étant pas encore tranchée, Meta s’est engagé à séparer les données pour ceux qui ont décidé de ne pas lier leurs comptes. Sauf si l’entreprise obtient leur consentement en toute transparence et à l’exception de données liées à la sécurité.