JD.com a annoncé, le 22 novembre, à ses employés qu’il prévoyait de réduire de 10 % à 20 % les salaires de ses cadres supérieurs. Le géant chinois de l’e-commerce cherche à combler l’écart avec ses salariés les moins bien rémunérés afin de répondre aux attentes de Pékin et de sa politique de « prospérité commune ». L’objectif de celle-ci, réinstaurée l’année dernière par Xi Jinping, le président de la Chine, est de réduire les inégalités de revenus qui menacent l’économie chinoise et la légitimité du pouvoir du parti communiste.

10 à 20 % de salaire en moins

Plus de 2 000 employés sont concernés par le plan de restructuration des salaires de JD.com qui débutera le 1er janvier 2023. Dans un mail adressé à ses équipes et consulté par Nikkei Asia, Richard Liu, fondateur et ancien PDG de l’entreprise écrit qu’il « espère que les cadres dirigeants comprendront et soutiendront la décision ! Je suis désolé pour les plus de 2 000 personnes touchées et je m’excuse auprès de vous ». Le milliardaire, toujours président du conseil d’administration de JD.com, souligne que « si les performances du groupe retrouvent un niveau de croissance élevé dans les deux prochaines années, il sera possible de rétablir la rémunération de chacun ».

En plus de ces coupes budgétaires, la société basée à Pékin prévoit d’injecter 10 milliards de yuans, l’équivalent de 1,4 milliard de dollars, dans un fonds destiné à aider ses salariés à acheter une maison. Richard Liu prévoit également de donner 100 millions de yuans, environ 14 millions de dollars, pour venir en aide aux enfants de son personnel si quelque chose devait arriver à leurs parents. Depuis sa récente acquisition de l’entreprise de logistique Deppon Logistics, JD.com comptabilise 540 000 employés.

Un porte-parole de JD.com a confirmé l’authenticité du mail à Nikkei Asia et indiqué que « le plan d’amélioration des avantages sociaux des employés est en train d’être repensé » et que « l’accent a été mis sur le personnel de première ligne ». D’après les dires de Richard Liu, ces derniers devraient bientôt avoir accès à une assurance maladie.

Pékin impose une politique de « prospérité commune »

JD.com n’est pas la première entreprise chinoise du secteur de la tech à devoir se plier aux exigences de Pékin dans le cadre de la « prospérité commune ». En septembre 2021, Alibaba annonçait un investissement de 100 milliards de yuans, 14 milliards de dollars, sur cinq ans.

Une participation à la solidarité collective et au projet de « prospérité commune » qui suit l’initiative de Tencent en août 2021. Le mastodonte de la tech, derrière la super application WeChat, a promis de doubler les fonds destinés à des actions sociales pour les porter à 14 milliards de dollars.