Si jamais l’envie vous prenait de vous rendre sur le site du Parlement européen (sait-on jamais), entre 16h et 18h, le 23 novembre, vous n’y êtes sans doute pas parvenu. Sur Twitter, Jaume Duch, un porte-parole de l’institution a rapporté qu’elle était victime d’une cyberattaque par déni de service (DDoS), attribuée à un groupe pro-russe.

Mercredi après-midi, le Parlement européen a largement voté une résolution symbolique, faisant de la Russie un État parrain du terrorisme et utilisant des moyens terroristes. Une décision immédiatement saluée par le président ukrainien, Volodymir Zelensky.

C’est peu de temps après ce vote que le site du Parlement européen a été touché. Roberta Metsola, présidente de la chambre, a déclaré sur Twitter que « Le Parlement européen est victime d’une cyberattaque sophistiquée. Un groupe pro-Kremlin en a revendiqué la responsabilité ». Elle a ajouté le hashtag #SlavaUkraini, gloire à l’Ukraine.

La sophistication de l’attaque est à relativiser. Les DDoS consistent à saturer un site web de requête, au point de le mettre hors ligne. Ils n’impliquent généralement pas d’infiltration dans le réseau de la victime et sont assez simples à mettre en œuvre.

Des groupes pro-ukrainiens et pro-russes s’en servent régulièrement dans une guérilla sur le web, parallèle au conflit armé en cours. Le Wall Street Journal rapporte, sur la base d’une étude de Cloudfare, qu’au troisième trimestre 2022 les attaques par DDoS ont augmenté de 111 % par rapport à l’année précédente.

Killnet, qui a revendiqué l’attaque sur le Parlement européen sur Telegram, fait partie de ces groupes pro-russes utilisant cette arme contre des agences gouvernementales ukrainiennes et de plus en plus contre les alliés du pays. Le site de campagne d’Emmanuel Macron avait été ciblé au cours de l’élection présidentielle, pour, justement, « dénoncer le soutien de la France envers l’Ukraine ».

Les groupes tels que Killnet ne sont pas nécessairement téléguidés depuis le Kremlin. Même si une connivence peut, parfois, exister avec les services de renseignement russes, il s’agit pour l’essentiel de groupe indépendant agissant de leur propre chef.