Baidu, l’équivalent chinois de Google, a publié, le 22 novembre, son bilan financier pour le troisième trimestre de 2022. Le géant de la technologie affiche des résultats positifs et affirme ne pas être impacté par les restrictions imposées par les États-Unis pour limiter l’exportation de semi-conducteurs et d’outils de fabrication vers la Chine.
Des résultats satisfaisants pour Baidu
Avec 4,57 milliards de dollars de chiffres d’affaires, Baidu affiche une croissance de 2 % sur le troisième trimestre de 2022 par rapport à celui de 2021. L’entreprise basée à Pékin a généré 747 millions de dollars de bénéfices entre juillet et août, une augmentation de 130 % sur l’année glissante.
Robin Li, cofondateur et président-directeur général de Baidu, a déclaré que « l’entreprise a enregistré de solides résultats financiers et opérationnels au troisième trimestre, malgré les défis continus imposés par la résurgence du Covid-19 ». Il ajoute que « le chiffre d’affaires de Baidu a renoué avec une croissance positive, grâce à la reprise progressive de notre activité de marketing en ligne et au développement de notre division AI Cloud ».
L’économie de Baidu ne repose pas sur les puces américaines
Les résultats de ce trimestre laissent à penser que les restrictions imposées par l’administration Biden, qui empêchent certaines entreprises chinoises de se fournir en matériel américain, n’ont eu aucun effet sur la santé financière de Baidu. C’est d’ailleurs ce qu'affirment les propos de Dou Shen, le vice-président exécutif de Baidu, rapporté par le Wall Street Journal.
Lors d’un appel avec les investisseurs de la société, Dou Shen a indiqué que les contrôles américains des exportations auraient seulement un impact limité à court terme. Il explique que les activités de Baidu dans le domaine de l’IA et du cloud ne dépendent pas énormément de puces américaines et qu’elle avait suffisamment stocké de puces haut de gamme si besoin. « Nous pensons pouvoir tirer de nos solides capacités en matière d’IA et de nos algorithmes d’IA pour soutenir l’informatique de haut niveau, même si nous sommes confrontés à certaines turbulences dans la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs », souligne le dirigeant.
Les premières conséquences ont-elles vraiment eu lieu ?
Entre janvier et septembre, les importations de semi-conducteurs ont diminué de 13 % en Chine. Pour Tudor Brown, ancien administrateur du conseil d’administration de SMIC, le plus grand producteur de puces chinois, il est important de modérer l’implication des restrictions américaines dans cette baisse.
Pour lui, « il faudra des mois, voire des années pour commencer à sentir les conséquences » au sein de l’Empire du Milieu. Il évoque la qualité des chaînes de fabrication chinoise et les stocks de puces possédés par les entreprises qui devraient leur permettre de tenir le coup pendant un certain temps. Enfin, il souligne que l’embargo américain pourrait même avoir l’effet inverse et aider la Chine à faire progresser son industrie de semi-conducteurs.