La Banque populaire de Chine (PBOC), banque centrale du pays, se préparerait à asséner une amende importante à Ant Group, en concertation informelle avec cette dernière. Cela pourrait mettre fin au remaniement de la fintech.

Une amende et tout repart ?

Depuis la suspension brutale de son entrée en bourse en novembre 2020, Ant Group a été placée sous la supervision de la PBOC. Elle a été accusée de contribuer à mettre en insécurité l’économie chinoise en octroyant des prêts, sans en assumer les risques.

Sous la pression de la banque centrale, l’entreprise a été sommée de se restructurer. Ses activités de crédits à la consommation, Huabei et Jiebei ont été réunies sous une seule structure, Chongqing Ant Consumer Finance. Surtout, elle doit se transformer en holding financière. Cela signifie se soumettre aux règles et exigences de financement de la PBOC ses activités de prêts à la consommation, de distribution de produits d’assurance et de traitement des paiements.

Pour achever cette réorganisation, comme toute banque, Ant Group doit obtenir une licence dédiée. Le paiement de l’amende de son autorité régulatrice de tutelles devrait le permettre. Elle devrait aussi relancer la croissance de l’entreprise et lui permettre de regarder de nouveau vers les marchés boursiers.

Des discussions seraient en cours entre l’entreprise et la PBOC. D’autres autorités de régulations devraient intervenir d’ici la fin de l’année. Selon les sources de Reuters, l’amende ne devrait pas être dévoilée avant le 2e trimestre de l’année prochaine. La faute à des nominations en pauses dans divers organes gouvernementaux. C’est par exemple le cas de Yi Gang, directeur général de la banque centrale, proche de la retraite, normalement remplacé en mars 2023.

Ant Group pourrait bénéficier d’un assouplissement des autorités

La répression menée par Pékin contre son secteur Tech a été déclenchée par un discours critique de Jack Ma contre les réglementations chinoises. Ant Group, l’une de ses entreprises, filiale d’Alibaba, en a fait les frais en premier. L’amende que s’apprête à subir la fintech pourrait atteindre les plus élevées de cette période particulière, Alibaba avait dû s’acquitter de 2,5 milliards de dollars en 2021, Didi Global 1,2 milliard cet été.

Les difficultés économiques, notamment liées à la politique zéro-Covid, ont amené Pékin à s’adoucir devant son secteur Tech, même si les démonstrations concrètes restent rares. Ant Group pourrait toutefois en profiter pour se relancer, dans un cadre plus contraignant qu’avant novembre 2020.