Cafeyn est une application créée en 2006 pour donner accès aux versions numériques des titres de la presse papier. Elle permettait ainsi de conserver et de consulter en ligne les magazines et journaux. Or, les usages ont changé : l’actualité périme plus vite, et les Français passent moins de temps à la lire. Les lecteurs demandent des contenus plus courts, et plus réactifs. D’après une étude Ipsos d’octobre 2022, 41% des Français déclarent s’informer sur les réseaux sociaux.

Pour continuer à répondre à ces nouveaux usages et fidéliser cette audience, la plateforme complète son offre avec de nouveaux médias et de nouveaux formats.

Aux médias print, toujours disponibles sur l’application, viennent s’en ajouter d’autres tels que l’AFP, RTL ou Arrêt sur images, des titres internationaux, à l’instar de The Telegraph ou de Worldcrunch, et la presse spécialisée, comme Le Nouveau Détective, Futura ou Reporterre. Au total, le catalogue, très diversifié, propose 2500 titres, et reflète la pluralité des centres d’intérêt, des langues et des opinions, avec l’ambition de pouvoir proposer des contenus qui correspondent aux goûts et passions de chacun.

L’expérience utilisateur évolue aussi, pour suivre les tendances de consommation de l’information. Un fil d’actualités vient s’ajouter à l’offre de PDF existante et propose des articles issus des sites Internet des éditeurs. Des espaces thématiques sont développés. Des lectures d’articles, par des comédiens, facilitent la consommation en déplacement. Et la vidéo pourrait bientôt suivre : l’option fait l’objet d’expérimentations.

Dans l’offre fournie, certains éditeurs manquent néanmoins à l’appel. Des titres, comme Le Monde, décident de ne figurer sur aucun kiosque numérique. Ils arguent notamment un manque d’indépendance dans la gestion des abonnements ou une rémunération plus faible, et mènent en parallèle une numérisation de leurs activités.

À ces questions, Cafeyn plaide pour la complémentarité entre son offre et des abonnements dédiés à des médias traditionnels. La présence sur la plateforme est tout d’abord une source de revenus additionnels pour les médias, dans un moment où nombreux sont ceux qui peinent à gagner de l’argent. La plateforme est aussi pour les médias une vitrine qui leur permet d’être connus et découverts par de nouvelles cibles et de nouveaux lecteurs parmi les 2,5 millions que compte Cafeyn. Le catalogue permet aux usagers de sortir de leur « bulle informationnelle », les invite à découvrir de nouveaux titres et apporte ainsi une visibilité et un soutien aux médias plus petits et indépendants. Selon un sondage Ipsos, 74% des utilisateurs d’un kiosque numérique se sont ainsi déjà abonnés à un média ou envisagent de le faire après l’avoir découvert sur un kiosque numérique.

Pour Ari Assuied, président-fondateur de Cafeyn, il faut faire comprendre aux Français que l’information a un coût et doit être valorisée en conséquences : « Nous avons collectivement un devoir de pédagogie à réaliser pour apprendre aux Français le coût de l’information et du travail des journalistes. Ce travail est la clé pour maintenir en France une information de qualité, libre et diversifiée. Les États généraux du droit à l’information annoncés permettront de remettre à l’agenda la question d’une éducation aux médias, notamment à destination des futurs citoyens. »

Cafeyn propose par ailleurs à ses médias partenaires de disposer de nouvelles données sur les rapports des lecteurs à leur titres. En développant un « dashboard » dédié pour chaque éditeur, la plateforme leur permet d’identifier les contenus qui suscitent le plus d’intérêt, le nombre de contenus lus, le temps de lecture accordé à chacun d’entre eux, …

Cafeyn entend ainsi se positionner comme le Spotify de la presse : un lieu de consommation variée autant que de découverte pour les lecteurs, et une solution de monétisation supplémentaire pour les médias face à la crise de modèle qu’ils traversent.

Par sa filiale miLibris, Cafeyn propose par ailleurs une infrastructure pour numériser les articles papier, sans s’en approprier les droits… contrairement à Google ou Meta qui vont au bras de fer avec les éditeurs pour les obtenir.

Face à une baisse d’intérêt et à une défiance inquiétante envers les médias, le modèle de l’agrégateur de contenus informationnels est sans doute une des réponses à la crise que traverse le secteur.