En France, de plus en plus, le concept de cloud souverain émerge afin de proposer des services de confiance défiant ceux des géants du secteur. L’Institut national de recherche en informatique (Inria) et la start-up française Hive ont annoncé le 22 novembre 2022, la signature d’un partenariat pour la création d’un cloud souverain basée sur la technologie bien connue du peer-to-peer.

Hive et Inria main dans la main pour concevoir un cloud souverain grâce au peer-to-peer

L’Inria et Hive ont officialisé leur partenariat d’une durée de 4 ans dans le but de créer « le géant français du cloud, capable de rivaliser avec les GAFAM » précisent les deux organismes dans un communiqué. Hive, après avoir levé près de 7 millions d’euros en juin 2022 lors de sa création, se lance dans son premier défi.

Elle souhaite construire un cloud souverain, sécurisé et de confiance qui va exploiter la technologie peer-to-peer (P2P). Le P2P fonctionne grâce à un système de réseau décentralisé évitant la surcharge des serveurs et s’appuyant sur les ressources inutilisées des ordinateurs partout dans le monde. Cette technologie existe depuis de nombreuses années, et a longtemps été la principale méthode utilisée pour télécharger des fichiers sur internet à la fin des années 90 et durant les années 2000.

Comme l’indique David Gurle, fondateur de Hive, il existe une volonté de « mutualiser un système d’exploitation virtuel sur lequel nous offrons des services de stockage sécurisé et de calculs des données » dans un premier temps. Par la suite, un service de partage sécurisé de ficher et de données sera proposé et il est également prévu de créer un coffre-fort numérique à la fin de l’année 2023 et du calcul distribué en 2024.

Un cloud avec une multitude de services grâce à un réseau décentralisé

Cet ensemble de services cloud devrait être commercialisé au printemps 2023 et être accessible au grand public. Un utilisateur du cloud devra se connecter sur la plateforme dédiée afin d’accéder aux différents services qui lui seront proposés. En contrepartie, une partie des ressources de son ordinateur seront utilisées pour faire fonctionner le réseau.

Hive s’est rapproché de l’Inria afin qu’elle puisse travailler sur « la gestion des pertes et défaillances des nœuds, la question des attaques du réseau, ou encore sur le verrou technologique des points d’accès dans ce grand réseau décentralisé » précise Bruno Sportisse, le PDG d’Inria. Des ingénieurs, des doctorants et des postdoctorants seront mis à la disposition de l’institut de recherche pour la réalisation de ce projet d’envergure.

Ce projet s’inscrit comme l’un de ceux qui prônent un cloud français, un cloud européen, un cloud souverain. Tandis qu’Amazon, Google et Microsoft dominent largement le marché européen du cloud, d’autres structures tentent de se démarquer, comme Atos et OVHCloud qui s’alliaient en 2021 dans le but de mettre en place un cloud de confiance 100% européen.