Les chercheurs chinois de l’université de Tianjin ont présenté il y a quelques jours une nouvelle interface cerveau-machine (ICM). Selon les universitaires à l’origine du projet, elle serait « compatible avec des dizaines de technologies disponibles ».

L’arrivée des interfaces cerveau-machine se précise

D’après Xu Minpeng, le professeur référent à l’université de Tianjin sur le projet d’interface cerveau-machine, la plateforme présentée est capable de « normaliser la structure des données et le processus de traitement et de développer un cadre commun d’algorithmes de décodage ». Selon le South China Morning Post, la version actuelle du système est capable de prendre en charge 14 ensembles de données, de mettre en œuvre 16 méthodes d’analyse et 53 modèles de décomposition. Cela lui permet d’être compatible avec des dizaines de couches logicielles déjà utilisées dans la recherche autour des ICM.

L’équipe a prévu d’étendre les fonctionnalités au cours des prochains mois. L’interface cerveau-machine est considérée comme « non-invasive ». Concrètement, cela signifie qu’il ne s’agit pas d’un dispositif implanté sous le cuir chevelu d’une personne. La technologie a été développée conjointement par l’université de Tianjin et CEC Cloud Brain, China Electronics Corporation et la startup BCI Suishi Intelligent Technology.

Ces technologies sont très attendues du grand public depuis quelques années. Neuralink, une société américaine fondée par Elon Musk, travaille également sur le sujet. Les géants chinois Alibaba et Tencent ont formé des équipes dédiées pour tenter de développer cette technologie futuriste. Par ailleurs, le magnat des jeux vidéo et investisseur technologique chinois Chen Tianqiao a créé le Brain Frontier Lab pour étudier l’activité cérébrale des rats afin de concevoir de futurs traitements neuronaux pour les humains. Il a également investi dans la startup NeuroXess, une entreprise fondée en octobre 2021.

Selon un rapport publié au début du mois par EO Intelligence, le marché des interfaces cerveau-machine pourrait atteindre 35 milliards de dollars d’ici 2030. Aux États-Unis, l’entreprise new-yorkaise Synchron a reçu le feu vert de la part de la Food and Drug Administration (FDA) pour tester son implant sur des sujets humains aux États-Unis. Il s’agit d’un immense pas un avant vers l’introduction de ces dispositifs futuristes censés pouvoir aider à traiter des pathologies physiques, telles que la paralysie.

Pour mener à bien son essai, Synchron prévoit de recruter six patients. Son dispositif Stentrode est implanté dans un vaisseau sanguin à la base du cou, et non directement dans le cerveau.