Amazon a annoncé, vendredi 18 novembre, la fermeture de son application de messagerie chiffrée gratuite pour le grand public, Wickr Me, dès l’année prochaine.

Changement de stratégie pour Amazon

En juin 2021, la division d’Amazon spécialisée dans les services de cloud computing, Amazon Web Services (AWS), a annoncé le rachat de Wickr. Cette dernière, fondée en 2012, est une application de messagerie avec du chiffrement de bout en bout pour garantir l’intégrité et la confidentialité des messages entre les internautes, à l’instar de WhatsApp ou Signal. Lors de l’acquisition de cet outil par AWS, rien ne laissait présager la fermeture de Wickr Me.

Cette suppression n’affectera que la version grand public de Wickr, qui est devenue populaire parmi les journalistes et les lanceurs d’alerte qui cherchent à envoyer des messages sécurisés et éphémères de bout en bout. Les autres produits de Wickr, qui sont destinés aux agences gouvernementales, aux organisations militaires et aux entreprises, ne seront pas affectés.

Amazon a ainsi déclaré « après mûre réflexion, nous allons concentrer Wickr sur la sécurisation des données et des communications de nos clients commerciaux et du secteur public avec AWS Wickr et Wickr Enterprise, et avons décidé d’arrêter notre produit grand public, Wickr Me ».

Une fermeture en deux temps

En premier lieu, à compter du 31 décembre 2022, il ne sera plus possible de s’inscrire sur Wickr Me. Puis, le 31 décembre 2023, le service fermera définitivement ses portes. Durant ce laps de temps, l’entreprise a déclaré qu’elle reviendrait vers ses utilisateurs concernant les mesures à prendre pour préserver leurs données.

Amazon n’a donné aucune explication quant à l’arrêt de Wickr Me. Cependant, l’annonce de la fermeture fait suite à des informations selon lesquelles l’application de messagerie gratuite de la société avait permis aux criminels d’échanger des images d’abus sexuels sur des enfants. En juin, NBC News, citant des documents judiciaires, des forces de l’ordre et des activistes, a déclaré qu’Amazon n’avait pas suffisamment fait d’efforts pour lutter contre le partage de contenus à caractère pédopornographique.

L’application de messagerie dont les soutiens ont inclus la CIA et la société de sécurité privée controversée Blackwater, est également devenue une plaque tournante pour les trafiquants de drogue. Selon le média Vice, ces derniers ont été forcés de quitter le Dark Web suite à la fermeture successives des différentes marketplaces illégales tels que Silk Road ou Valhalla. Il semble donc probable qu’Amazon préfère se concentrer sur la communication sécurisée des entreprises ou des agences gouvernementales afin d’éviter d’autres débordements.