À son tour, Nuro va licencier 20 % de son personnel. La startup spécialisée dans la livraison autonome soutenue par SoftBank, Google et Tiger Global Management, annonce le licenciement de 300 personnes.

Nuro se sépare de 300 collaborateurs

Selon un communiqué de presse officiel de l’entreprise, cette vague de licenciements doit permettre de préserver les liquidités de Nuro, dans un contexte économique difficile. Plusieurs employés de Nuro ont indiqué sur Twitter et LinkedIn qu’ils font partie des personnes concernées par les licenciements. Les deux co-fondateurs Jiajun Zhu et Dave Ferguson ont écrit aux employés concernés. Ils précisent qu’ils assument l’entière responsabilité de ces licenciements, qui sont le résultat d’un recrutement excessif en 2021 et de vents contraires économiques en 2022.

Ils écrivent que « chacun d’entre vous a apporté une contribution importante à cette entreprise, et dire au revoir à des collaborateurs de Nuro si talentueux n’est pas une décision que nous avons prise à la légère. Pour ceux d’entre vous qui quittent Nuro, nous sommes sincèrement désolés ». Ferguson et Zhu ont écrit qu’en 2021, tout laissait penser que l’environnement était plus solide que jamais. Il faut bien reconnaître que toutes les entreprises embauchaient et se développaient de manière agressive.

Ils précisent que « dans cet environnement, nous avons déterminé qu’il était logique d’investir massivement dans tous les domaines et de développer rapidement notre équipe ». Il y a exactement un an, Nuro a levé 600 millions de dollars lors d’une levée de fonds dirigée par Tiger Global Management. Le tour de table de série D, qui a porté la valorisation de l’entreprise à 8,6 milliards de dollars, a attiré des investisseurs de premier plan, dont Baillie Gifford, Fidelity Management & Research Company, Google, Gaorong Capital, Kroger, ou encore SoftBank Vision Fund 1.

Auparavant, l’entreprise avait déjà levé 500 millions de dollars et 940 millions de dollars en 2019… Cet enthousiasme a poussé l’entreprise à doubler la taille de son équipe en moins de deux ans et à augmenter considérablement ses dépenses d’exploitation en partant du principe que l’environnement de financement resterait robuste. « C’était une erreur », précisent les co-fondateurs.

Le marché de Nuro est celui de la logistique dit « du dernier kilomètre ». Un des sujets les plus coûteux et les plus complexes dans le monde de la supply chain. En 2022, les conditions macroéconomiques ne sont plus les mêmes : l’inflation et la récession américaine imminente ont incité les co-fondateurs à réduire leurs coûts. Les licenciements font partie de ce plan. Les travailleurs licenciés se voient offrir 12 semaines d’indemnités et 14 pour ceux qui travaillent dans l’entreprise depuis plus de 2 ans.