GoTo, la plus importante entreprise technologique d’Indonésie, n’est pas épargnée par la crise économique. À l’image de Meta et Amazon, le groupe a décidé de réduire ses dépenses (pdf) liées au facteur travail, face à une rentabilité en baisse. En juin, la société annonçait une perte record de 954,85 millions de dollars, soit deux fois plus que l’année précédente sur la même période.

Dans une vidéo publiée à l’occasion de l’annonce des résultats biannuels, le PDG Andre Soelistyo déclarait que « 2022 a été une année volatile sur notre marché et les conditions macroéconomiques qui en sont à l’origine pourraient persister pendant un certain temps. » Il citait alors les « tensions géopolitiques, la hausse du coût du carburant, l’inflation et les taux d’intérêt élevés » comme facteurs à l’origine de la perte de vitesse de GoTo.

Pourtant, depuis sa création en 2021, l’entreprise enregistrait jusqu’alors une croissance solide. La société est née d’une fusion entre deux entités, Gojek, une plateforme de livraison et de paiement et Tokopedia, un site d’e-commerce.

Le 11 avril 2022, la société réalisait une introduction en Bourse et entrait à la Indonesia Stock Exchange, avec une valorisation boursière de 1.1 milliard de dollars. En une journée, le prix de l’action a grimpé de 15 %, une réussite indéniable pour l’entreprise présidée par Patrick Cao. Depuis, le cours boursier de GoTo a chuté d’environ 42 %.

Dans le communiqué de presse annonçant le plan de licenciement effectif dans 3 pays (Indonésie, Vietnam, Singapour), l’entreprise se veut optimiste et prudente, assurant que cette décision permettra de recentrer son activité sur ses trois domaines de prédilection : les services à la demande (Gojek), la fintech (GoTo Financial) et le e-commerce (Tokopedia). Ce lundi 21 novembre, GoTo devra annoncer ses résultats du troisième trimestre 2022 et précisera les mesures de licenciement.

L’avenir de GoTo est déterminant pour la santé économique du pays. En effet, la société contribue à environ 2 % du PIB national et permet à la première puissance économique de l’ASEAN d’affirmer sa présence à l’international, face aux autres entreprises technologiques asiatiques.

Mais GoTo n’est pas la seule entreprise à connaître des difficultés. Ses principaux concurrents FoodPanda, Carsome et Ponzy ont également dû prendre des décisions similaires pour garantir leur survie en temps de crise.