Le Ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, Jean-Noël Barrot, a déclaré, à l’occasion du lancement lundi 14 novembre du nouveau haut comité pour un numérique écoresponsable que « la planification écologique n’est pas un buzzword et ne doit pas faire l’impasse sur la filière du digital »

Des chiffres inquiétants concernant l’empreinte numérique

Le 6 octobre 2022, le gouvernement français a présenté son plan de sobriété énergétique pour faire face aux différents événements actuels, notamment la hausse des prix du gaz et de l’électricité. Cette feuille de route comprend un volet axé sur le secteur du numérique et, la France a rappelé qu’elle comptait sur les entreprises de la tech afin de faire un effort pour réduire leur empreinte digital. Aujourd’hui le secteur du numérique représente 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

D’après les chiffres publiés par l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse, l’Arcep, le numérique représente aujourd’hui 2,5 % de l’empreinte carbone de la France et 10 % de sa consommation énergétique. Si rien n’est fait, ces chiffres devraient augmenter et pourraient représenter 60 % des émissions de gaz à effet de serre de la filière d’ici à 2040.

La mise en place du haut comité pour un digital écoresponsable, par le gouvernement, aura deux missions. La première est de « mettre en cohérence » les diverses feuilles de routes et ambitions sur lesquelles travaille le gouvernement depuis plusieurs années. La seconde est de faire participer les « forces vives de la nation » à la mise en œuvre de ces objectifs.

Les lois AGEC, REEN et Climat en faveur du numérique écoresponsable

Différentes initiatives ont vu le jour, en France, afin de répondre aux problématiques du numérique écoresponsable. Parmi elles, il y a trois lois : la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire dite loi AGEC en 2020, la loi pour la Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique en France dite loi REEN en 2021, et la loi Climat et résilience en 2021. De plus, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, a publié une étude dans laquelle, elle donne des pistes concrètes pour réduire l’empreinte carbone de son entreprise.

Concrètement, une des premières actions de ce nouveau haut comité sera la mise en œuvre de l’article 35 de la loi REEN. Dans le détail, les communes de plus de 50 000 habitants devront concevoir une stratégie numérique responsable à l’horizon de 2025. Le gouvernement a par ailleurs annoncé que l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) a lancé une expérimentation début novembre pour accompagner six collectivités-pilotes en ce sens.

Cette nouvelle instance compte enfin participer au débat public. Plus largement, Jean-Noël Barrot voit ce comité comme un nouveau moyen de sensibiliser à la fois l’industrie et le grand public sur la question de la sobriété numérique.