Google a accepté de verser 392 millions de dollars pour mettre fin aux allégations selon lesquelles le géant américain aurait « trompé les consommateurs sur la géolocalisation des smartphones ». Selon le Wall Street Journal, la firme de Mountain View a trouvé un accord avec les procureurs généraux de 40 États américains.

Google va verser 392 millions d’euros à 40 États américains

Lundi 14 novembre, une coalition de 40 procureurs généraux d’État a annoncé avoir trouvé un accord avec Google. Selon eux, les utilisateurs qui avaient désactivé les paramètres de géolocalisation étaient toujours suivis par Google. Ils estiment que Google a violé les lois de protection des consommateurs des États. En guise de réparation, Google a accepté de verser 392 millions de dollars. Pour les associations de défense de la vie privée, cette sanction n’est pas assez lourde étant donné les revenus de 69,1 milliards de dollars réalisés par le groupe au cours du dernier trimestre.

Pour John Davisson, conseiller principal à l’Electronic Privacy Information Center, un groupe de recherche et de défense « c’est un gros chiffre, mais pas aussi gros qu’on pouvait l’espérer compte tenu des millions de consommateurs concernés ». Les défenseurs de la vie privée exhortent les décideurs politiques à imposer des limites plus strictes sur la manière dont les entreprises traitent les données sensibles telles que les informations de localisation.

Dans un communiqué de presse officiel, Matthew Platkin, procureur général du New Jersey, a déclaré que « les plateformes numériques comme Google ne peuvent pas prétendre fournir des contrôles de confidentialité aux utilisateurs, puis faire volte-face et ignorer ces contrôles pour collecter et vendre des données à des annonceurs contre la volonté de leurs utilisateurs, et à grand profit ». Pourtant, selon Google, les allégations sont fondées sur des pratiques qui n’existent plus.

José Castañeda, porte-parole de Google, précise que « au cours des dernières années, nous avons apporté des améliorations à nos produits qui ont permis de résoudre ce défaut ». Néanmoins, le géant américain a tout de même accepté de verser 392 millions de dollars. Selon les procureurs généraux, cette somme constitue un record pour une affaire de protection de la vie privée impliquant plusieurs États. Ils précisent que cette affaire intervient dans un contexte d’inquiétude croissante quant à la manière dont les plateformes collectent et utilisent les données de localisation de leurs utilisateurs.

À ce sujet, le Congrès envisage d’établir une législation visant à donner plus de contrôle aux américains sur leurs données. Le texte a été adopté par une commission de la Chambre des représentants l’été dernier, mais il est encore bloqué au Sénat. Il y a quelques semaines, la FTC était sous le feu des critiques pour son incapacité à protéger les données des américains. Depuis 2010, l’agence impose de nombreuses injonctions aux géants du web, dans le but de limiter leur abus sur la gestion des données personnelles de leurs usagers.

Cependant, la FTC tente de jongler avec l’absence de loi fédérale de protection des données et la nécessité d’imposer un cadre à la Silicon Valley. Sauf qu’elle n’en a pas nécessairement les moyens de le faire…