Pour la première fois depuis son arrivée à la tête de Twitter il y a deux semaines, Elon Musk s’est adressé à tous ses employés via e-mail, et a partagé sa vision pour l’avenir de l’entreprise à court terme. Annonçant des temps particulièrement difficiles, le milliardaire a également exigé la fin du télétravail.

Musk ne veut plus autant dépendre de la publicité

Musk assure que la situation financière de Twitter est « catastrophique », avec une perte impressionnante de 4 millions de dollars par jour. Dès sa prise en main du réseau social, il a décidé de licencier plusieurs dirigeants ainsi que la moitié du personnel, et a également dédié ses dix premiers jours au déploiement d’un nouveau système d’abonnement. Twitter Blue offre une pastille bleue à tous les utilisateurs qui dépensent 8 euros par mois.

« Sans un revenu significatif provenant des abonnements, il y a de fortes chances que Twitter ne survive pas à la prochaine récession économique. Nous avons besoin qu'environ la moitié de nos revenus proviennent des abonnements », écrit Musk dans son courriel.

« Franchement, le tableau économique qui s'annonce est désastreux, surtout pour une entreprise comme la nôtre qui est si dépendante de la publicité dans un climat économique difficile. De plus, 70 % de notre publicité concerne la marque, plutôt que des performances spécifiques, ce qui nous rend doublement vulnérables ! », explique l’homme d’affaires. Pour rappel, plusieurs annonceurs ont décidé de mettre en pause leurs publicités sur Twitter suite à l’arrivée d’Elon Musk, dénonçant notamment sa gestion controversée de l’entreprise et de la modération, ainsi que ses tweets personnels.

La fin du télétravail chez Twitter

Sans grande surprise, Musk a également annoncé la fin du télétravail chez Twitter : « Le chemin à parcourir est ardu et nécessitera un travail intense pour réussir. Nous modifions également la politique de Twitter de sorte que le travail à distance n'est plus autorisé, sauf exception spécifique. Les responsables m'enverront les listes d'exceptions pour examen et approbation ». Les employés du réseau social vont par conséquent avoir l’obligation de passer 40 heures par semaine au bureau. Cette mesure n’est pas étonnante de la part du milliardaire : il a pris la même décision pour ses salariés chez Tesla et chez SpaceX.

Il est probable que de nombreuses personnes dans les rangs de Twitter ne soient pas en accord avec l’obligation au travail présentiel ; en mai 2020, Jack Dorsey annonçait le télétravail permanent pour ceux qui le souhaitent, et cette mesure avait été grandement appréciée des employés à l’époque.

Elon Musk a récemment vendu 4 milliards de dollars d’actions Tesla pour « sauver » Twitter. Malgré cela, il assure que l’entreprise est encore en surnombre malgré la vague de licenciements et que les employés restants doivent « travailler encore plus dur ».

Des problèmes réglementaires à venir ?

Selon le New York Times, Twitter vérifie habituellement que ses produits ne présentent pas de problèmes de confidentialité avant de les proposer aux utilisateurs, afin d'éviter des amendes de la part du Federal Trade Commission (FTC). En raison du rythme rapide de développement des produits sous la direction de Musk, les ingénieurs pourraient être contraints de « s'auto-certifier » afin que leurs projets répondent aux exigences de confidentialité, a expliqué un employé.

D’après lui, l’impulsivité de Musk « va faire peser sur les ingénieurs une énorme quantité de risques personnels, professionnels et juridiques ». D’ailleurs, la FTC garde un œil sur Twitter. « Nous suivons les récents développements chez Twitter avec une profonde inquiétude. Aucun PDG ni aucune entreprise n'est au-dessus de la loi, et les entreprises doivent respecter nos décrets d'application. Notre ordonnance de consentement révisée nous donne de nouveaux outils pour assurer la conformité, et nous sommes prêts à les utiliser », a déclaré Douglas Farrar, l’un de ses porte-paroles.

L’arrivée d’Elon Musk a entraîné une importante vague de départs chez les cadres de l’entreprise, qui ne sont pas en accord avec sa vision de Twitter, y compris les responsables de la modération du contenu et de la sécurité.