Made.com a annoncé, mercredi 9 novembre, dans un communiqué, que trois opérateurs de PricewaterhouseCoopers (PwC) ont été nommés afin de gérer la liquidation. Ces derniers ont passé un accord avec Next, une des plus grandes chaînes de magasins, qui va récupérer la marque, les noms de domaine et la propriété intellectuelle.

Du succès à la ruine

Fondée en mars 2010, Made.com, spécialisée dans la vente de meuble en ligne, s’est imposée comme une référence dans le secteur du design d’intérieur. L’entreprise, basée à Londres, était implantée dans huit pays européens, à savoir le Royaume-Uni, la France ou encore l’Allemagne.

Un peu plus tôt dans l’année, face à la baisse de la demande, Made.com avait averti ses investisseurs qu’elle évaluait « différentes options stratégiques » afin de redresser la barre. Cela ne semble pas avoir été suffisant car la société, au bord de la faillite, a déclaré le 26 octobre, que les négociations avec de potentiels repreneurs avaient été interrompues et qu’elle ne prenait plus de nouvelles commandes.

L’ancien PDG et cofondateur, Ning Li, qui a quitté l’entreprise en 2017, a fait part de son mécontentement. Il a indiqué, dans une lettre, qu’il avait fait trois offres pour racheter la société mais que « malheureusement, ma proposition n’a pas été acceptée […] apparemment, il serait préférable de démanteler l’entreprise et de la vendre en morceaux pour générer un peu plus de cash. Cela n’a aucun sens pour moi. Mais je voulais que vous sachiez que j’ai vraiment essayé ».

Quel avenir pour l’entreprise Made.com ?

À l’heure actuelle, ce sont 500 employés de la marque qui demeurent menacés. Le groupe britannique Next n’a fait aucun commentaire quant à l’avenir de ces salariés. La présidente de Made.com, Susanne Given, a déclaré être « profondément déçue d’en être arrivée là et de voir comment cela affectera toutes nos parties prenantes, y compris les employés, les clients, les fournisseurs et les actionnaires ».

La société est entrée à la Bourse de Londres en juin 2021 à une valorisation d’environ 775 millions de livres. À cette période, ses actions s’échangeaient à hauteur de 200 pennys. Aujourd’hui son action a perdu plus de 90 % de sa valeur, ne valant plus désormais qu’un demi-penny.

Cette dégringolade s’explique par une baisse de la demande, en raison notamment de l’inflation, qui touche de nombreuses entreprises et, de la perturbation mondiale des chaînes d’approvisionnement. Les nombreuses commandes payées mais pas encore acheminées ne seront pas finalisées, a indiqué un membre de PwC, sans dire si les clients seront remboursés ou non.