Depuis 2020, Amazon a créé 400 000 emplois par an dans le monde. La situation actuelle, devenue incertaine, ne lui permet plus de continuer à embaucher autant de salariés. Les administrateurs de ce géant du commerce en ligne ont décidé de mettre en pause les recrutements sur l’ensemble de ses activités. Une mesure similaire a été adoptée en octobre pour son département de vente au détail.

Une autre pause s’impose

Amazon recrute massivement du personnel depuis le début de la pandémie de COVID-19. Le nombre de ses employés a doublé ; soit environ 430 000 embauches enregistrées rien que pour la période de janvier à octobre 2020. À cette allure, l’entreprise dépasserait les deux plus gros employeurs de la planète, Walmart et National Petroleum, en 2023. Pourtant, malgré cette ambition démesurée et en dépit d’une hausse de ses ventes pour le troisième trimestre de 2022, Amazon va arrêter temporairement ses recrutements.

« Nous prévoyons de maintenir cette pause au cours des prochains mois et nous continuerons à suivre l’évolution de l’économie et de l’activité afin de procéder aux ajustements que nous jugerons nécessaires. En général, en fonction de l’activité ou du secteur de l’entreprise, nous embaucherons des remplaçants pour substituer les employés qui partent vers de nouvelles opportunités, et il y a certains domaines ciblés où nous continuerons à embaucher des personnes de manière progressive », a précisé Beth Galleti, la responsable des ressources humaines d’Amazon, dans son mémo relayé jeudi 4 novembre par CNBC.

Un soulagement alors qu’ont lieu des réductions d’effectifs dans la plupart des grandes entreprises technologiques, comme chez Twitter, Lyft et Stripe. Statista estime qu’Amazon employait plus de 1,6 million de personnes, à temps plein et à temps partiel, en 2021. Ce membre des GAFAM revendiquait 56 000 salariés dix ans plus tôt. En France, la multinationale a créé près de 18 000 postes, tandis qu’au Canada, le nombre d’effectifs chez Amazon avoisine les 25 000.

Une réduction de dépenses

Pendant la pandémie de la Covid-19, Amazon a réalisé d’énormes profits. Le contexte était également propice pour recruter jusqu’à 100 000 employés supplémentaires afin d’assurer la continuité de ses activités liées à la logistique à l’époque.

Le marché s’est ensuite retourné avec le ralentissement économique occasionné par une inflation à la fois galopante et persistante, la rareté des financements, des taux d’intérêt souvent révisés à la hausse par les banques centrales. Ce constat a forcé Andy Jassy, PDG d’Amazon, à réduire les dépenses, à fermer certains entrepôts et services et à mettre une croix sur des projets expérimentaux, comme son service de télésanté.

« Serrer la ceinture », c’est ainsi que la responsable des ressources humaines d’Amazon qualifie cette mesure. Une pratique qui fait office d’alternative aux licenciements, pour le moment.