La Chine a rappelé au monde sa domination sur les productions de terres rares, après une intervention de Madeleine King, la ministre australienne des Ressources, sur le sujet. Selon The Register, le pays détient aujourd’hui près de 90 % des terres rares nécessaires à la fabrication de produits électroniques et des batteries.

La Chine remet l’Australie à sa place

En 2022, la Chine a une influence considérable sur les chaînes d’approvisionnement en technologie. Son gigantesque territoire contient la plupart des terres rares nécessaires à la fabrication des batteries électriques et des produits électroniques. Le pays domine également ces industries. C’est ce qu’a voulu rappeler le porte-parole du ministère chinois des Affaires Étrangères, Zhao Lijian, suite aux déclarations de Madeleine King, la ministre australienne des Ressources, qui a critiqué dans un discours officiel « le niveau de concentration des productions de terres rares ».

Selon la ministre australienne, « la Chine a produit 168 kilotonnes d’équivalent d’oxyde de terres rares, tandis que le deuxième plus grand producteur, les États-Unis, n’en a produit que 43 kilotonnes ». Consciente que l’échelle de la fabrication et de la demande de la Chine a joué un rôle clé dans la baisse du coût de technologies cruciales telles que le photovoltaïque solaire, les batteries et les moteurs électriques, elle estime néanmoins que « ce niveau de concentration de la chaîne d’approvisionnement, quel que soit l’endroit où se trouvent les points de concentration, entraîne des vulnérabilités importantes qui n’ont été que trop évidentes ces dernières années ».

Elle appelle donc à la diversification des chaînes d’approvisionnement en terres rares. Sur ce sujet, l’Australie accélère le développement de ses propres gisements et discute avec le Japon, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Union européenne, la Corée du Sud et l’Inde, « sur la manière dont ils peuvent y accéder ». Ce discours a été repéré par les radars de Pékin et le porte-parole du ministère chinois des Affaires Étrangères, Zhao Lijian, a tenu à préciser que « les pays disposant de ressources minérales critiques doivent jouer un rôle positif pour assurer la sécurité, la sûreté et la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement concernées ».

Selon Pékin, « personne ne devrait utiliser l’économie comme un outil ou une arme politique, pour déstabiliser les chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales ou frapper le système économique mondial existant ». Une référence directe aux restrictions américaines sur les puces prises par Joe Biden à l’encontre de la Chine. La politique chinoise actuelle a adopté la notion de « double circulation » : un plan visant à augmenter à la fois les exportations et la consommation intérieure, afin que la nation soit moins dépendante des exportations pour sa croissance. Le moment est peut-être venu pour la Chine de donner la priorité aux consommateurs locaux de terres rares.