Meta a annoncé, le 2 novembre, à plusieurs organismes de presse chargés de la curation de contenu d’actualité sur Facebook, qu’elle mettait fin à leur contrat à compter du 1er janvier 2023. Le travail de ces journalistes sera bientôt remplacé par des algorithmes. Parmi les pays concernés se trouvent le Royaume-Uni, les États-Unis ainsi que la France.

Facebook News sera bientôt automatisé

Lancé en 2019 aux États-Unis, et en février dernier en France, Facebook News permet aux utilisateurs du réseau social de lire un condensé de l’actualité quotidienne. Les articles apparaissant sur cet onglet proviennent de médias partenaires avec le géant californien et sont sélectionnés par une petite équipe de journalistes indépendants.

En France, Le Figaro a révélé que le contrat entre Meta et Media Services, la filiale de l’agence de presse AFP spécialisée dans la vérification de contenus, ne sera pas renouvelé. Une dizaine de salariés, embauchés en CDD pour trier et hiérarchiser les papiers, sont concernés. Dans une déclaration adressée au Figaro, un porte-parole de l’Alliance de la Presse d’Information Générale regrette « que Facebook choisisse de ne pas donner plus de place à l’information, notamment via la visibilité de son service Facebook News. Les éditeurs restent évidemment des partenaires stratégiques pour les plateformes et les régulateurs, en particulier dans le contexte de l’application des textes européens ».

Au Royaume-Uni, le média britannique Press Gazette signale que l’agrégateur d’actualité Upday verra également son partenariat avec Meta prendre fin. Début juin, l’entreprise de Mark Zuckerberg a prévenu les grands éditeurs de presse américains tels que le New York Times, le Wall Street Journal ou le Washington Post qu’elle ne prolongerait pas leurs services. Un porte-parole de Meta a expliqué que « [Meta] évalue constamment nos partenariats mondiaux de curation de contenus en fonction des besoins utilisateurs et produits ».

Meta cherche une poule aux œufs d’or

Si Meta ne s’intéresse plus aux contenus d’actualités sur Facebook, c’est parce que celui-ci ne rapporte pas assez. D’après la société basée à Menlo Park, les publications des médias représentent moins de 3 % de ce que les utilisateurs voient dans leur fil d’actualité. Par ailleurs, le 21 octobre, elle menaçait de bloquer le partage de contenus journalistiques sur sa plateforme au Canada alors que le gouvernement canadien examinait une loi sur les nouvelles en ligne. Cette dernière pourrait obliger les géants du numérique à rémunérer les médias nationaux pour la diffusion de leurs contenus. En France, Facebook est déjà obligé de rémunérer les organismes de presse grâce au droit voisin.

Le groupe affiche, depuis le second trimestre de 2022, des résultats financiers en baisse et est contraint de revoir ses dépenses. Pour le moment, les priorités de Meta sont la mise en avant des Reels, ces vidéos courtes présentes sur Instagram et Facebook, et le métavers.