Du 9 au 11 novembre prochain, les spécialistes du net auront les yeux rivés sur la Word Internet Conference (WIC) organisé annuellement par le gouvernement chinois. Cet évènement qui se déroule à Wuzhen, dans la province du Zhejiang, est l’occasion pour la Chine de promouvoir son modèle de gouvernance d’internet. Plusieurs milliers de participants venant de 120 pays différents devraient être de la partie.

Un avenir numérique partagé ?

Pour cette édition 2022, la thématique est la suivante : « Vers un avenir numérique partagé dans un monde connecté – Construire une communauté avec un avenir commun dans le cyberespace ». En tout, près de 2 000 représentants de gouvernements, d’organisations internationales, d’entreprises technologies en tout genre et d’institut de recherche sont attendus, selon Ren Xianliang, secrétaire général de la WIC.

Certains des dirigeants de Huawei, d’Alibaba, mais aussi du géant russe de l’antivirus Kaspersky et de l’entreprise technologique indienne Infosys seront présents. Ils seront invités à échanger leurs points de vue sur des sujets comme l’économie numérique, la société numérique pendant et après la pandémie de Covid-19 ainsi que l’intelligence artificielle et l’éthique.

D’après le South China Morning Post, chaque sujet traité fera l’objet d’un sous-forum où toute personne inscrite pourra assister aux échanges, que ce soit sur place ou en ligne. Avec la thématique de cette année, des sous-forums dédiés au cyberespace, à la coopération et au développement numérique, à la cybersécurité, à la santé numérique, et à la technologie dans l’industrie devraient voir le jour.

Le sujet de cette année se prête d’ailleurs bien à la stratégie que va mettre en place la Chine, notamment en matière de réalité virtuelle. Le 1er novembre, selon Reuters, l’Empire du Milieu a présenté son premier plan d’action dédié à la réalité virtuelle. Au moins 25 millions de dispositifs VR devraient être fabriqués d’ici 2026. Le gouvernement souhaite que ce marché franchisse le seuil de 45 milliards d’euros grâce à la vente de ce matériel et des logiciels qui les accompagne.

Une édition 2022 avec moins de participants occidentaux et une forte présence chinoise assumée

Si le salon est l’occasion de rencontrer et de mieux comprendre la vision chinoise de la gouvernance du Net, le WIC est de plus en plus boudé. Avec les contrôles renforcés en Chine avec le Covid-19, mais aussi avec les mesures de répression mises en place par la Chine envers les Big Tech et les diverses restrictions américaines, les participants étrangers, notamment occidentaux, font de moins en moins le déplacement vers Wuzhen.

L’an dernier, le PDG de Tesla et tout récent propriétaire de Twitter, Elon Musk, avaient participé à cette conférence à distance, à l’aide d’une présentation vidéo diffusée le jour de l’ouverture du salon. Le dirigeant de Space X en avait profité pour annoncer que les données personnelles des clients chinois de Tesla ne seraient stockées qu’en Chine. Cristiano Amon, PDG de Qualcomm, avait également au recours au même procédé et s’était rendu à la World AI Conference de Shanghai.

Le WIC sera également l’occasion de présenter le Rapport sur le développement de l’Internet en Chine, mais aussi partout dans le monde. En octobre, le gouvernement chinois avait déclaré qu’elle souhaite que l’évènement devienne une véritable organisation internationale qui aurait pour but de promouvoir un cyberespace souverain avec ses pays partenaires : l’Algérie, la Corée du Sud, la Russie, le Soudan ou encore la Somalie.