Maintenant que le 20e Congrès du Parti communiste chinois est terminé, la Chine va pouvoir se concentrer sur sa riposte face aux restrictions américaines. Selon le Wall Street Journal, « la nature extrême des sanctions exige une réponse de la part du gouvernement chinois, sous une forme ou une autre ».
Quelle riposte prépare la Chine ?
Jusqu’à présent, Pékin n’a pas riposté à la mise en place de « l’Entity List » par le gouvernement américain. Pourtant, les entreprises chinoises présentes sur cette liste (au nombre de 28), comme Huawei ou SMIC, ne peuvent acquérir des produits américains qu’en obtenant une autorisation auprès d’une agence du ministère du Commerce : le Bureau américain de l’industrie et de la sécurité (BIS). Ces restrictions sur l’exportation des puces électroniques vers la Chine mettent déjà en difficulté l’industrie technologique chinoise.
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Il y a quelques jours, le président Xi Jinping a officiellement été reconduit à la tête du parti pour un troisième mandat consécutif. Lui et son gouvernement vont désormais se concentrer sur les mesures à apporter pour riposter dans cette guerre technologique. En revanche, il n’y a pas d’options faciles pour la Chine, mais la façon dont le pays répondra sera un signal clé sur la manière dont « le match d’escrime » entre les deux superpuissances évoluera dans la nouvelle ère de Biden et Xi.
Si les restrictions américaines sont strictement appliquées, elles risquent de ramener l’industrie chinoise des semi-conducteurs des années en arrière et pourraient même anéantir l’espoir du président Xi de devenir plus autonome dans la fabrication des puces. La Chine dépend encore trop des technologies étrangères dans le domaine des semi-conducteurs et se retrouve dans une position délicate. S’en prendre à d’autres entreprises américaines, très exposées en Chine, pourrait être une option.
Apple, qui fabrique la plupart de ses iPhones en Chine et y réalise près d’un cinquième de son chiffre d’affaires, a longtemps été présentée comme une cible possible. Pour le moment, rien ne s’est encore matérialisé. Le gouvernement chinois sait également qu’Apple, et les entreprises de sa chaîne d’approvisionnement, emploient un nombre considérable de personnes en Chine. Être trop dur avec l’entreprise entraînerait des dommages collatéraux importants sur un marché du travail chinois en perte de vitesse. L’équation n’est pas simple.
Pékin pourrait également imposer des contrôles à l’exportation sur les produits qu’il domine, comme les matériaux de batterie ou les ingrédients pharmaceutiques. Le pays a déjà testé cette stratégie avec le Japon, en restreignant l’approvisionnement en terres rares. Finalement, le Japon a réussi à trouver d’autres sources et la Chine a perdu un client de taille. La mesure dans laquelle la Chine sera disposée à aller jusqu’au bout sera un signal fort de l’aggravation possible des relations entre les deux pays.