Longtemps, les jeux vidéo étaient perçus comme une activité néfaste pour les enfants et les adolescents. Certains chercheurs ont évoqué une relation étroite entre les comportements agressifs des joueurs et les jeux violents qu’ils pratiquent. Une récente étude contredit cette opinion. Elle soutient que ce passe-temps commun aurait des avantages sur le développement cognitif des enfants.

Les jeux vidéo boosteraient la mémoire

Lundi 24 octobre, la revue médicale JAMA Network Open a publié les résultats d’une recherche dirigée par Bader Chaarani, professeur adjoint de psychiatrie à l’université du Vermont. Contre toute attente, ce rapport met en avant l’existence d’impacts positifs des jeux vidéo sur l’intelligence d’un enfant. Si d’autres chercheurs avaient pour habitude de mettre l’accent sur la nuisibilité des jeux vidéo chez les petits, l’équipe de M. Chaarani stipule que ce genre de divertissement améliorerait leur mémoire et le contrôle de leurs mouvements.

« Cette étude nous permet de mieux comprendre les liens entre les jeux vidéo et le développement du cerveau », a précisé Nora Volkow, directrice du National Institute on Drug Abuse.

Des données issues d’une analyse baptisée Adolescent Brain Cognitive Development (ABCD), se portant sur le développement cognitif du cerveau de l’adolescent, ont été d’une grande aide aux chercheurs. Ils ont concentré leur attention sur les réponses de 2 217 enfants âgés de 9 et 10 ans, répartis dans deux groupes distincts. Le premier groupe inclut ceux qui n’ont pas accès aux jeux vidéo et l’autre se compose de ceux qui y consacrent un peu plus de 3 heures par jour, soit 21 heures par semaine.

À chaque groupe une tâche précise

Les deux groupes d’enfants ont été invités à réaliser divers exercices. Parmi eux, les chercheurs ont vérifié leur capacité à se contrôler en les incitant à appuyer rapidement sur des flèches orientées vers la droite ou la gauche. En cas d’apparition d’un panneau stop sur le support, ils ne devaient pas appuyer sur ce bouton.

Un autre exercice visait à tester la mémoire à court terme des enfants. Un travail de reconnaissance d’une même personne à la suite d’une succession de visages leur était imposé.

Au terme des tests, l’équipe du professeur Chaarani a conclu que les enfants habitués à jouer réalisent leur mission avec brio. Les parties de leurs cerveaux liés à la mémoire et l’attention ont été très actives au cours du test. Le recours à des techniques d’imagerie spécifique a confirmé ces affirmations.

Pour le moment, les chercheurs émettent encore des doutes sur l’importance de la relation du temps de divertissement avec l’amélioration des performances cognitives. D’autres variables comme la qualité du sommeil et l’environnement domestique doivent être prises en compte. De ce fait, la poursuite de l’étude auprès de ces enfants s’impose.