L’importation de semi-conducteurs en Chine a diminué d’environ 13 % entre janvier et septembre. Le plus grand marché mondial de l’industrie des puces électroniques fait face aux restrictions de plus en plus lourdes imposées par les États-Unis.
L’industrie chinoise des semi-conducteurs est en berne
L’Administration générale des douanes, une agence gouvernementale chinoise chargée de la gestion des importations et des exportations de biens et de services en Chine, a publié, le 24 octobre, un rapport détaillant le commerce de semi-conducteurs sur le territoire chinois depuis le début de l’année. D’après les données relayées par le South China Morning Post, la Chine a acheté 417,1 milliards de circuits intégrés au cours des neuf derniers mois, soit une baisse de 12,8 % sur l’année glissante. En 2021, à la même période, elle en importait 478,3 milliards. Toutefois, la valeur de celles-ci a augmenté de 1,5 % en glissement annuel pour atteindre 316,9 milliards de dollars.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Parallèlement, la production nationale de semi-conducteurs a chuté de 16,4 % en septembre pour atteindre les 26,1 milliards d’éléments fabriqués. Les chiffres communiqués par le Bureau national des statistiques de Chine, une agence publique chargée de la collecte et de la publication de statistiques relatives à l’économie du pays, montrent que la conception de ces matériaux a plongé de 10,8 % entre janvier et septembre pour 245 milliards d’unités produites.
Les mesures de l’administration Biden font mal à Pékin
Ces résultats en berne s’expliquent par les mesures prises par la Maison-Blanche au sujet des exportations de semi-conducteurs vers la Chine. Le 9 août, Joe Biden signait le Chips and Science Act, une loi pensée pour favoriser la production de puces sur le territoire américain. Pour y parvenir, Washington veut empêcher les entreprises bénéficiaires des subventions, d’investir massivement dans l’Empire du Milieu pendant 10 ans. Fin août, le Département du Commerce des États-Unis, chargé du commerce et de l’industrie du pays, a interdit à Nvidia et Advanced Micro Devices, les deux principaux fournisseurs d’unités de traitement graphiques au monde, de vendre leurs puces les plus avancées en Chine.
Plus récemment, le 7 octobre dernier, l’administration Biden a dévoilé une série de directives pour limiter l’exportation de semi-conducteurs et d’outils de fabrication vers la Chine. Pour obtenir du matériel américain en Chine, les 28 organisations chinoises placées sur l’« Entity List » devront réclamer une licence spéciale auprès du Département du Commerce. Parmi elles se trouvent Huawei et SMIC.
De plus, les sociétés étrangères qui vendent des produits contenus des technologies américaines à la Chine risquent d’être ajoutées à cette liste. Enfin, les ressortissants américains n’auront pas le droit d’obtenir un poste stratégique dans les entreprises concernées par ces restrictions.
Les premières conséquences de ces mesures ont déjà commencé à se faire sentir. Mao Ning, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que la démarche américaine était « un abus des mesures commerciales visant à maintenir l’hégémonie technologique du pays ». La China Semiconductor Industry Association, l’association chinoise de l’industrie des semi-conducteurs, estime que ces mesures risquent de nuire à la chaîne d’approvisionnement mondial du secteur et de créer une atmosphère d’incertitude et de défiance.