TikTok se retrouve dans une nouvelle affaire aux États-Unis. Jeudi dernier, le 20 octobre, Forbes a dévoilé que ByteDance a prévu d’utiliser son réseau social pour « surveiller la localisation personnelle de certains citoyens américains ». Le lendemain, le réseau social a nié, dans une série de tweet, vouloir effectuer une telle surveillance.

TikTok nie en bloc

Dans son article, Forbes affirme que la surveillance est assurée par le département de contrôle des risques et de vérification interne de la maison mère de TikTok, ByteDance. Les données seraient transmises par le chef du département directement au PDG. Cette section de l’entreprise mène majoritairement des enquêtes sur les erreurs et les fraudes des employés. Néanmoins le département de la société a prévu, dans deux cas distincts, d’effectuer une collecte de données sur plusieurs citoyens américains qui n’ont jamais travaillé dans l’entreprise.

Pour se défendre, TikTok a un « manque de rigueur et d’intégrité journalistique ». Selon le réseau social, Forbes n’aurait pas publié leur réponse dans laquelle il « réfute la faisabilité de l’allégation principale : TikTok ne collecte pas d’informations précises sur la localisation GPS des utilisateurs américains, ce qui signifie que l’application ne peut pas surveiller les utilisateurs américains comme le suggère l’article ». Le réseau social de ByteDance ajoute que son application n’a jamais voulu cibler quelconque personnalité publique, journaliste ou encore politique.

Forbes s’est empressé de répondre via un porte-parole, « Nous sommes confiants envers nos sources, et nous nous en tenons à notre reportage ». Le rédacteur en chef de la technologie et de l’innovation a assuré que ByteDance et TikTok « n’ont démenti aucune des affirmations de l’article ».

Un enjeu politique

TikTok, dans sa politique de confidentialité, certifie pouvoir récolter des données de localisation avec l’autorisation de l’utilisateur, « Nous recueillons des informations sur votre localisation approximative, y compris des informations de localisation basées sur votre carte SIM et/ou votre adresse IP. Avec votre permission, nous pouvons également collecter des données de localisation précises (comme le GPS). »

En juillet dernier, un rapport d’une société australienne, nommée Internet 2.0, a dévoilé que Tiktok interroge au moins une fois par heure les données de géolocalisation sur les appareils Android de Samsung et Huawei.

Les révélations de Forbes arrivent dans une situation politique instable pour TikTok. En Europe, L’Irlande a ouvert une enquête sur les « transferts par TikTok de données personnelles vers la Chine ». Aux États-Unis, en 2020, Donald Trump avait voulu que l’application arrête ses activités en affirmant qu’elle menaçait la sécurité nationale. Après son élection Joe Biden avait annulé les décrets mis en place par son prédécesseur, fragiles juridiquement. En 2021, il a, à son tour, signé un décret concernant TikTok. Le ministère du commerce a été mandaté pour enquêter sur le service et formuler des recommandations visant à protéger les données des citoyens américains. Les négociations entre l’entreprise, basée à Pékin, et Washington irait bon train et un accord serait sur le point d’être trouvé. Toutefois des résistances et des sceptiques subsistent au sein de l’administration démocrate. Les républicains, eux, sont résolument hostiles à l’application préférée des jeunes. Ils ont promis de mettre en œuvre une Commission d’enquête au Congrès si jamais ils remportent les élections de mi-mandat, en novembre.