Du 18 au 21 octobre s’est tenue, à New Delhi, en Inde, la 90e assemblée générale de l’Organisation internationale de police criminelle, plus connue sous le nom d’Interpol. Au cours de cet événement, l’organisation a dévoilé son propre projet de métavers « spécialement conçu pour les forces de l’ordre du monde entier ».

Interpol se lance dans le métavers

Simplement intitulé INTERPOL, ce métavers offre une reproduction numérique des bureaux du siège social d’Interpol, à Lyon. Il permettra aux membres de l’organisation de suivre des formations immersives sans aucune restriction géographique et de mettre en pratique leurs connaissances dans un environnement virtuel.

Jürgen Stock, secrétaire général d’Interpol, explique que « pour beaucoup, le métavers semble annoncer un avenir abstrait, mais les questions qu’il soulève sont celles qui ont toujours motivé Interpol : aider nos pays membres à lutter contre la criminalité et rendre le monde, virtuel ou non, plus sûr pour ceux qui l’habitent ».

Vers une gouvernance des métavers

Alors que le nombre de métavers ne cesse d’augmenter, les cybercriminels s’activent pour attaquer ces espaces souvent peu encadrés. Dans un rapport publié le 19 octobre dernier, Interpol montre que la criminalité s’est petit à petit déplacée en ligne au fil des années. Ainsi, 60 % des personnes interrogées par l’Organisation internationale de la police criminelle estiment que « le blanchiment d’argent, les rançongiciels, l’hameçonnage et les escroqueries en ligne constituent de grandes menaces ».

Reproduction numérique des locaux d'Interpol à Lyon

Reproduction des locaux d’Interpol à Lyon dans le métavers. Capture d’écran : Interpol.

Les métavers ne sont pas épargnés par ces risques et Interpol alerte sur d’autres méfaits comme « les crimes contre les enfants, le vol de données, la contrefaçon, les agressions et le harcèlement sexuel ». Pour prévenir ces cybercrimes, le World Economic Forum, une organisation internationale qui traite des questions ayant un impact sur l’économie mondiale, a conclu un accord avec Interpol, mais aussi Microsoft, Meta, et d’autres acteurs de l’industrie. L’objectif de ce partenariat est de définir les réglementations du métavers.

Madan Oberoi, directeur exécutif de la division d’Interpol chargée de la Technologie et de l’Innovation, indique qu’« en identifiant ces risques dès le départ, nous pouvons travailler avec des parties prenantes pour mettre en place les cadres de gouvernance nécessaires et couper les futurs marchés criminels avant qu’ils ne soient pleinement formés. Ce n’est qu’en ayant ces conversations maintenant que nous pourrons mettre en place une réponse efficace ». D’après lui, « pour que la police puisse comprendre le métavers, nous devons d’abord en faire l’expérience ».