Selon un récent rapport du Global CCS Institute, le marché du captage du CO2 (dioxyde de carbone), provenant des émissions industrielles, est en plein essor à travers le monde entier.

Le marché du captage du CO2 progresse de 44 % en un an

Si le captage du CO2 gagne en popularité, c’est notamment parce que cette technique permet aux entreprises de limiter leurs émissions, et donc leur empreinte carbone. Avec l’évolution rapide du réchauffement climatique, la plupart des entreprises tentent de diminuer leur pollution et le captage ou le stockage du CO2 font partie des techniques à explorer.

Alors que la quantité de CO2 n’a jamais été aussi élevée dans l’air, le rapport fait état d’une augmentation de 44 % du marché du captage du CO2 au cours des 12 derniers mois. Pour la plupart, il s’agit de projets visant à extraire le CO2 des centrales électriques, des usines de traitement du gaz naturel, des raffineries de pétrole, des producteurs d’hydrogène, des cimenteries et aciéries, ou encore des fabricants de produits pétrochimiques et d’engrais synthétiques.

À l’heure actuelle, il n’y a que 30 installations de captage du CO2 en fonctionnement et 11 sont en construction. Cependant, 153 autres projets de captage et de stockage du dioxyde de carbone sont en cours de développement. Sur les 194 projets en cours à l’échelle mondiale, 61 ont démarré au cours de l’année 2022. Voilà pourquoi on peut considérer que le marché est en train de connaître une révolution.

La majorité des projets sont liés au pétrole et au gaz. En effet, 60 % des projets sont soutenus par des entreprises de combustibles fossiles, ou visent à capter les émissions des centrales électriques à combustibles fossiles. 30 de ces installations utilisent déjà (ou prévoient de le faire) le carbone capturé pour un processus appelé « récupération assistée du pétrole ». Cette technique consiste à injecter le CO2 dans le sol pour faire remonter le pétrole difficile à atteindre.

Cependant, certains groupes environnementaux sont sceptiques quant au captage du CO2. Ils craignent que cela ne contribue pas suffisamment rapidement à l’avènement d’une nouvelle avec des énergie plus propres. Des groupes comme Food & Water Watch, The Indigenous Environmental Network ou Friends of the Earth, estiment que la « plupart de ces projets sont en réalité du greenwashing à grande échelle ». Comme les principaux utilisateurs sont des pétroliers ou des entreprises liées aux combustibles fossiles, le captage du CO2 ne permet effectivement pas d’amorcer une transition énergétique radicale.