Plus que jamais, les activités publicitaires de Google sont dans le viseur de l’Union européenne (UE) qui pourrait poursuivre la firme de Mountain View pour pratiques anticoncurrentielles au début de l’année prochaine. Sont ciblés les potentiels abus de position dominante du groupe vis-à-vis de ses concurrents dans le domaine de la publicité, annonceurs comme éditeurs.

La Commission européenne a enquêté longuement sur le modèle publicitaire de Google

C’est en juin 2021 que l’UE a envisagé de lancer une très vaste enquête sur les activités publicitaires de Google. Déjà à cette époque, le géant technologique était dans le viseur d’autorités un peu partout dans le monde. En Chine, c’est le système d’exploitation de la firme qui est dans la ligne de mire des législateurs. En Inde, ce sont les téléviseurs connectés sur lesquels le Play Store est pré-installé qui font polémiques. Au Royaume-Uni, les activités cloud du groupe et les faux avis qui peuvent être laissés sur les sites d’entreprises sont pointés du doigt.

En Europe, l’enquête qui a été menée s’est intéressée à « la position de Google vis-à-vis des annonceurs, des éditeurs, des intermédiaires et de ses rivaux », précise Reuters. Plus généralement, tous les acteurs de la publicité affirment que la firme de Mountain View propose un si grand nombre d’outils et de plateformes qu’il est quasiment impossible de ne pas les utiliser pour avoir un minimum de visibilité.

Pour l’heure, les activités en lien avec la publicité chez Google occupent 80 % des revenus de l’entreprise. Autant dire que ce secteur est vital pour la firme qui n’hésite pas à vendre des annonces sur YouTube, sur Gmail, sur son moteur de recherche et sur d’autres sites web. En 2021, les revenus publicitaires de Google étaient estimés à 209 milliards de dollars.

Google pourrait écoper d’une nouvelle amende de plus d’un milliard d’euros

Selon Reuters, la Commission européenne aurait assez d’éléments pour passer à l’attaque au début de l’année 2023. L’instance européenne serait prête à porter plainte contre l’entreprise pour pratiques antitrust. Elle considère que Google met en place un certain nombre de pratiques illégales mettant à mal à la concurrence et renforçant sa position de leader.

Aux États-Unis, les activités publicitaires de Google ont également fait l’objet d’une enquête antitrust pour les mêmes raisons. À cette occasion, un porte-parole de Google, Peter Schottenfels, avait réagi en affirmant que l’entreprise « s’engageait de manière constructive avec les régulateurs pour répondre à leurs préoccupations ». En effet, la société pourrait éviter toute poursuite en Europe si elle accorde un certain nombre de concessions à la Commission européenne.

Toutefois, si la plainte aboutit et que les attentes de l’UE ne sont pas satisfaites, le mastodonte américain risque une amende de plus d’un milliard d’euros. En septembre dernier, l’entreprise a déjà écopé d’une amende de plus de 4 milliards d’euros pour pratiques anticoncurrentielles. Elle sanctionne la firme qui a fait en sorte que son moteur de recherche soit constamment présent sur le système d’exploitation Android au détriment d’autres acteurs du marché.