Le 13 octobre 2022, le gouvernement français, via le ministère de l’Intérieur, a annoncé le lancement officiel du projet Réseau Radio du Futur (RRF). L’objectif de ce projet : moderniser les moyens de communication des services de sécurité et de secours grâce à la 4G et à la 5G. Près de 700 millions d’euros seront alloués pour y parvenir.

Le Réseau Radio du Futur pour remplacer ANTARES, vieux de 30 ans

C’est en 2017 que le projet RRF voit le jour. À cette époque, il était envisagé de passer d’un réseau 2G à la 4G pour les services de sécurité et de secours. Datant des années 1990, le réseau de communication de la police, de la gendarmerie, et des pompiers connus sous le nom d’ANTARES, est plus que désuet, tandis que la France passe progressivement à la 5G. Celui-ci se base sur la technologie 2G, qui propose un débit très lent, et une très faible interopérabilité.

En 2021, le projet accélère et un appel d’offres est lancé par le gouvernement. Les entreprises choisies auront la lourde tâche de faire basculer le réseau de communication vers la 4G dans un premier temps, tout en faisant en sorte qu’il soit possible de le faire évoluer vers la 5G. Mi-octobre 2022, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a annoncé le nom des entreprises en charge de cette mission.

C’est Airbus & Capgemini qui obtiennent le lot le plus important dédié à l’architecture et à l’intégration du réseau pour un total de 540 millions d’euros. Airbus fera appel à sa division des communications sécurisée et à plusieurs de ses partenaires : Streamwide, Samsung, Prescom ou encore Econocom. Capgemini s’alliera à Ericsson et Dell Technologies pour l’intégration des briques logicielles permettant le fonctionnement de ce nouveau réseau.

Un nouveau réseau de communication pour les services de secours d’ici 2024

Pour ce qui est de la conception et de la livraison du système d’information ainsi que de sa gestion, c’est Atos qui a remporté le lot associé à une enveloppe de 43 millions d’euros. Les opérateurs choisis par le gouvernement pour la gestion globale du réseau sont Orange et Bouygues Telecom.

Avec le travail mutualisé de tous ces acteurs, le futur réseau radio des services de sécurité et de secours sera doté de nombreuses fonctionnalités : envoi d’électrocardiogrammes ou de toute autre donnée médicale, partage de la position en direct (géolocalisation), appels vidéo, etc. Comme le précise un communiqué du ministère de l’Intérieur, c’est à partir de 2024 que « le RRF deviendra l’épine dorsale des communications opérationnelles des services de sécurité, de secours et des acteurs de la gestion de crise ».

En attendant, la construction du futur réseau a déjà débuté et une première version du RRF devrait être testée en 2023. Le but est de faire en sorte que ce nouveau réseau de communication soit opérationnel pour les Jeux olympiques d’été de Paris.