L’Organisation internationale de police criminelle, également appelée Interpol, a procédé à l’arrestation de plus de 70 personnes dans le cadre d’une opération coordonnée contre une organisation de cybercriminels appelée Black Axe. C’est la première fois qu’Interpol orchestre une action mondiale contre ce groupe de cybercriminels.

Le déroulement de l’opération contre les cybercriminels

Au début du mois, dans le cadre d’une opération baptisée Jackal, qui a mobilisé 14 pays sur 4 continents, Interpol a procédé à l’arrestation de deux cybercriminels présumés en Afrique du Sud. Ces derniers étaient recherchés pour des escroqueries en ligne d’une valeur de 1,8 million de dollars, rien que dans ce pays.

Interpol a indiqué avoir mené des opérations dans plusieurs pays contre des personnes liées au groupe Black Axe. En plus des 70 personnes arrêtées, cette action a permis de saisir 1,2 million d’euros. Il était primordial pour l’Organisation de police de bloquer ces fonds, illicites, qui sont l’élément vital du crime organisé.

Interpol, dont le siège est situé à Lyon, en France, a déclaré que Black Axe et des groupes similaires sont responsables de la majorité des fraudes financières mondiales sur Internet. L’Organisation a indiqué que « ces groupes du crime organisé ouest-africain ont développé des réseaux transnationaux, fraudant les victimes de millions de personnes tout en canalisant leurs profits vers des modes de vie somptueux et d’autres activités criminelles, du trafic de drogue à l’exploitation sexuelle ».

Le taux de cybercriminalité toujours plus fort ?

En mars 2022, le FBI avait dévoilé ses chiffres concernant le coût de la cybercriminalité : 847 376 plaintes pour « crimes sur Internet » ont été enregistrées au cours de l’année 2021. Un bond de 81% par rapport à 2019.

Dans le but d’enrayer le taux croissant de cybercriminels, Interpol avait lancé en 2021 un nouveau dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent qui avait permis l’interpellation d’un millier de personnes à travers le globe. Dans le cadre de l’opération Jackal, Interpol a pu déployer avec succès ce nouveau mécanisme connu sous le nom de Protocole d’intervention rapide contre le blanchiment de capitaux (ARRP).

La fraude étant transnationale et n’ayant pas de frontières, il est nécessaire que toutes les forces travaillent de concert. Michael Cryan, détective superintendant du GNECB en Irlande, a déclaré que « le succès de l’opération est un exemple de ce qui peut être réalisé lorsque les forces de police internationales coopèrent en partageant des renseignements, des informations et des preuves. En collaborant avec le soutien d’Interpol, les activités de ces bandes criminelles peuvent être considérablement perturbées ».