Preligens vient de signer un contrat de 7 ans à 240 millions d’euros avec la Direction générale de l’armement (DGA). Un partenariat de poids, dans le cadre duquel la pépite française est tenue d’équiper l’armée française avec ses technologies d’intelligence artificielle.

Preligens signe avec la Direction générale de l’armement

Les entreprises spécialisées dans l’intelligence artificielle militaire sont en plein essor. Selon Kenneth Payne, directrice de la recherche sur les études de défense au King’s College de Londres « la guerre est un catalyseur de changement ». C’est la réalité avec la situation en Ukraine. Cette guerre européenne a rendu plus urgente la volonté des gouvernements d’introduire davantage d’outils d’intelligence artificielle sur le champ de bataille. Ceux qui ont le plus à gagner sont les startups comme on le constate aujourd’hui avec Preligens en France.

Ce nouveau contrat porte le nom « TORNADE » (pour Traitement Optique et Radar par Neurones Artificiels via Détecteur) et a vocation à contractualiser « l’acquisition de licences d’utilisation sur quatre solutions du catalogue de Preligens, au bénéfice de tout le ministère des armées, en particulier de ses services et des centres de la Fonction Interarmées du Renseignement (FIR), mais aussi au profit d’unités tournées vers les opérations »,  selon le communiqué de presse diffusé le 12 octobre 2022.

La startup Preligens française (ex-Earthcube), a vu le jour en 2016. Créée par Arnaud Guérin et Renaud Allioux deux anciens d’Areva et d’Airbus, l’entreprise travaille sur le traitement automatisé des images satellitaires, dans l’objectif « d’affiner les informations stratégiques ». Pour faire simple, l’entreprise achète des images brutes, et ses algorithmes sont par la suite en mesure due détecter les objets recherchés en fonction de la demande du client (véhicules, navires, etc.). Sur certains de ses sites, Preligens prévoit de doubler ses effectifs d’ici la fin de l’année 2022.

La pépite française avait déjà tissé des liens forts avec l’armée depuis quelques années. Il y a notamment eu le défi organisé par la Direction du Renseignement (DRM) sur un détecteur de véhicules que Earthcub avait remporté en 2017. Les dispositifs RAPID (Régime d’APpui à l’Innovation Duale) de subvention de projets d’innovation, ou encore l’accord OURANOS. En revanche, avec ce nouveau contrat à 240 millions d’euros, Preligens change de dimension renforce son positionnement parmi les rares entreprises françaises en intelligence artificielle à maîtriser l’ensemble de sa chaîne de valeur.

Dans son communiqué de presse, l’entreprise précise que « l’industrialisation des solutions Preligens leur permet d’être considérées comme une nouvelle capacité. C’est la première fois, au sein de la Base Industrielle de Technologie et de Défense (BITD), qu’une jeune entreprise technologique porte directement elle-même son innovation à ce stade de déploiement ». De son côté, la DGA assure être confrontée à une « augmentation du volume des données disponibles issues d’une multitude de sources ». Avec Preligens, la Direction générale de l’armement veut se simplifier la vie et gagner un temps précieux dans l’analyse de ces données.