Le mardi 11 octobre, le gouvernement russe a officialisé le classement de Meta sur la liste des organisations « terroristes et extrémistes ». Une classification qui va permettre à Moscou de faciliter les poursuites contre les utilisateurs des plateformes du géant américain.

Meta est classée comme organisation terroriste en Russie

La maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp fait désormais partie des organisations classées comme « terroristes et extrémistes » aux yeux du service russe de surveillance financière. Pavel Tchikov, un avocat russe de réputé, a déclaré sur Telegram que ce changement va permettre aux autorités russes d’engager « des poursuites dans plusieurs cas : si une personne mentionne publiquement Meta sans indiquer son statut d’organisation interdite, ou si elle montre le logo de la société et de ses filiales ».

Ce n’est pas tout : les entreprises russes qui vont continuer d’utiliser les réseaux sociaux de Meta pour communiquer avec leurs communautés ou pour diffuser des publicités, pourront être accusées de « participation à une organisation extrémiste ». Une accusation grave, qui peut avoir des conséquences dramatiques en Russie, surtout en ce moment. Avec cette nouvelle mesure, le gouvernement russe poursuit sa répression exacerbée des détracteurs du conflit en Ukraine.

Bloqués depuis mars 2022, les réseaux sociaux de Meta sont accusés de discrimination envers les médias russes tels que la télévision du ministère de la Défense Zvezda, l’agence de presse Ria Novosti, la chaîne internationale RT ou les sites Lenta.ru et Gazeta.ru. Au début de la guerre, un tribunal de Moscou avait déjà jugé Meta coupable « d’activité extrémiste ». Par le passé, la Russie avait déjà qualifié d’autres organisations « d’extrémistes », mais il s’agissait de groupes comme les Talibans ou l’État islamique.

Le pays a ensuite étendu cette qualification aux Témoins de Jéhovah ou encore à la Fondation d’Alexeï Navalny. Ce procès contre Meta avait été intenté par les procureurs de l’État pour faire valoir l’interdiction des activités de la société américaine sur le territoire russe. Pourtant, avant ces interdictions, Facebook, Instagram et WhatsApp étaient utilisés par des millions de Russes. En particulier Instagram, un réseau qui reste très apprécié des jeunes dans le pays, malgré son blocage. La messagerie instantanée du groupe américain était également très populaire.