Selon des informations relayées dans une émission de la chaîne de télévision publique ZDF Magazin Royale, Arne Schönbohm, le chef de l’agence de cybersécurité en Allemagne, est soupçonné d’avoir des liens avec les milieux du renseignement russe.

Des liens entre Arne Schönbohm et le renseignement russe ?

C’est un coup dur pour la Cyber-Sicherheitsrat Deutschland (le Conseil allemand de cybersécurité). En effet, son chef, Arne Schönbohm est accusé d’avoir des liens directs avec la Russie. Le chef de l’agence va être révoqué après des révélations « faisant état de ses liens avec une association présumée proche des services secrets russes ». Les médias allemands confirment qu’un changement à la direction de l’agence de cybersécurité aura lieu au cours des prochains jours.

Selon le média Handelsblatt, Arne Schönbohm faisait déjà « l’objet d’un grand mécontentement au sein du gouvernement ». Son incompétence présumée est pointée du doigt. En Allemagne, une enquête a été ouverte et le ministère de l’intérieur a même déclaré « prendre ces accusations au sérieux » et a prévu « d’enquêter de manière exhaustive » pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette histoire.

Le gouvernement allemand compte bien découvrir si les liens présumés entre Arne Schönbohm et le renseignement russe sont fondés et dans quelle mesure cela a pu influer sur les décisions de l’ancien patron de la cybersécurité du pays. C’est Nancy Faeser, la ministre allemande de l’Intérieur, qui a symboliquement proposé le licenciement du responsable de la Cyber-Sicherheitsrat Deutschland.

Arne Schönbohm pourrait avoir été en contact avec les milieux du renseignement russe par l’intermédiaire de son poste. En effet, il était en contact avec une association, dont il est l’un des fondateurs, qui compte parmi ses membres une entreprise allemande qui est elle-même une filiale d’une société russe de cybersécurité, créée par un ancien membre du KGB.

L’association de M. Schönbohm est basée à Berlin. Son rôle est de conseiller les entreprises, les agences gouvernementales et les responsables politiques sur les questions de cybersécurité. Lundi 10 octobre 2022, un porte-parole a qualifié « d’absurdes » les accusations selon lesquelles elle serait sous influence russe.

Konstantin von Notz, le chef de la commission parlementaire de surveillance des agences de renseignement allemandes, confirme que « ces accusations feront l’objet d’une enquête approfondie pour comprendre les liens réels qui unissaient Arne Schönbohm et la Russie ».