Le PDG de Yangtze Memory Technologies (YMTC) depuis 2016, Simon Yang, aurait démissionné de son poste dernièrement pour des raisons personnelles. La firme a décidé de choisir Chen Nanxiang, ancien directeur général adjoint de China Ressources Microelectronics, pour assurer l’intérim en attendant de nommer le nouveau PDG de l’entreprise. Cette nouvelle ne réjouit pas l’entreprise chinoise spécialisée dans la production de semi-conducteurs qui doit composer avec un grand nombre de difficultés.
Simon Yang, le PDG ayant permis à YMTC de croître considérablement en cinq ans
Simon Yang a commencé sa carrière professionnelle aux États-Unis au sein de structures spécialisées dans la fabrication et la fonderie de composants électroniques comme Intel ou GlobalFoundries. C’est en 2001 qu’il rejoint la Chine et plus précisément Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), l’une des plus grandes fonderies de puces de l’empire du Milieu, en tant que directeur des opérations.
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En 2013, il devient PDG de Wuhan Xinxin Semiconductor Manufacturing Corp (WXSM), un concurrent de SMIC qui va par la suite être racheté par Tsinghua Unigroup. C’est à ce moment-là que WXSM devient YMTC : Yangtze Memory Technologies. C’est sous sa direction que la firme va devenir l’une des plus grandes entreprises chinoises spécialisées dans les semi-conducteurs et plus particulièrement dans les puces mémoires.
Toutefois, en cette année 2022, la maison mère de YMTC, Tsinghua Unigroup, va se déclarer en faillite et va obtenir, de ce fait, le soutien de Pékin. En effet, le gouvernement chinois a tout intérêt à conserver les infrastructures et la cadence de production du groupe afin d’atteindre son autosuffisance en matière de composants électroniques. Une difficulté supplémentaire apparaît durant le mois d’août : le secteur du semi-conducteur chinois est touché par plusieurs affaires de corruption liant Big Fund, un groupe d’investissement qui aurait financé entre autres, YMTC.
YMTC au centre de la rivalité sino-américaine dans le secteur des semi-conducteurs
Alors que la firme croule sous les difficultés financières et juridiques, Simon Yang a décidé de quitter le navire pour des raisons personnelles, sans donner plus de précisions. Sous sa présidence, la firme a franchi un cap supplémentaire et a même réussi à proposer une puce à 232 couches, selon le South China Morning Post, un composant équivalent à ce que proposent des entreprises comme Samsung, Micron ou SK Hynix.
De par sa forte croissance et sa technologie avancée, le gouvernement américain a ciblé cette entreprise et a interdit aux fabricants de semi-conducteurs américains de vendre leurs productions à YMTC, mais aussi à d’autres organisations similaires. De plus, Apple envisagerait d’exploiter la technologie de mémoire flash de YMTC pour ses iPhone vendus en Chine. Cela a attisé la colère de certains politiciens américains qui ont affirmé qu’ils allaient tout faire pour mettre en place de réelles sanctions qui paralyseraient l’entreprise chinoise pour de bon.