Alors que Bruce Willis annonçait, en mars dernier, prendre sa retraite d’acteur en raison d’un diagnostic d’aphasie, un trouble de la communication. La rumeur a couru que son double numérique pourrait prendre sa place sur les écrans. D’après un article du Telegraph publié le 28 septembre, il aurait vendu son image à Deepcake, une entreprise américaine spécialisée dans la création de deepfakes. Cependant, cette information a été démentie par l’équipe de la star hollywoodienne.

Bruce Willis, déjà familier avec les deepfakes

Le retour de Bruce Willis dans les salles obscures serait possible grâce à l’utilisation de deepfakes. Il s’agit d’une technologie d’intelligence artificielle qui permet de modifier une vidéo ou un audio pour changer un visage, ou une voix par exemple.

En septembre 2021, l’acteur américain, né en Allemagne, avait déjà collaboré avec Deepcake pour l’utilisation de son image dans une publicité russe. Dans cette vidéo pour Megafon, le second opérateur de téléphonie mobile de Russie, le visage de Bruce Willis a été échangé avec celui de l’acteur Konstantin Solovyov. « J’ai aimé la précision de mon personnage », a commenté Bruce Willis, « c’est une excellente occasion pour moi de remonter le temps ». Il souligne qu’« avec l’avènement de la technologie moderne, j’ai pu communiquer, travailler et participer au tournage, même en étant sur un autre continent ». Pour reproduire l’acteur, le réseau neuronal de Deepcake a été entraîné à partir de son apparence dans Die Hard et Le Cinquième Élément.

Une rumeur vite contestée

Si le Telegraph indiquait que Bruce Willis était devenu le premier acteur à vendre ses droits pour l’utilisation de son double numérique, des représentants de la star du Sixième Sens ont rapidement réfuté la nouvelle. Un message partagé avec le Hollywood Reporter précise que Bruce Willis « n’a aucun partenariat ou accord avec la société Deepcake ».

L’entreprise basée en Géorgie, aux États-Unis, a déclaré à la BBC que « la formulation concernant les droits est fausse. Bruce n’a pas pu vendre de droits à qui que ce soit, ils lui appartiennent par défaut ». Elle explique également que « ce qu’il a fait, c’est qu’il nous a donné son accord (et beaucoup de matériel) pour le recréer numériquement » lors de la création de la publicité pour Megafon. Une confusion qui prouve qu’une technologie récente et mal encadrée peut entraîner de lourds problèmes de compréhension.

Ce n’est par ailleurs pas la première fois que la technologie de deepfake est utilisée pour les besoins du grand écran. Hollywood avait déjà recréé les doppelgänger de Carrie Fisher et Peter Crushing, tous deux décédés, pour le tournage de Rogue One: A Star Wars Story. Plus récemment, James Earl Jones, la voix emblématique de Dark Vador, a donné l’autorisation à Disney de reproduire sa voix grâce à l’intelligence artificielle, afin de prendre sa retraite.