Le Vietnam met au point de nouvelles règles qui entreront en vigueur début 2023, pour pouvoir surveiller les nombreux comptes de médias sociaux qui diffusent des informations à travers le pays. Une des craintes du gouvernement est de voir ses citoyens utiliser ces différents médias à la place des organes de presse autorisés.

Un contrôle de l’internet déjà bien ancré

Cette décision, indique Reuters, provient de l’inquiétude du gouvernement de l’intérêt porté par ses citoyens à ces nombreux médias. Les jeunes vietnamiens, fans des nouvelles technologies, se tournent de plus en plus vers les réseaux sociaux pour s’informer. Ces plateformes sont devenues la cible du gouvernement qui tente de restreindre les informations qu’elles diffusent.

Le Vietnam fait partie des pays ayant un régime très strict concernant l’utilisation d’internet. L’organisation pro-démocratique à but non lucratif, Freedom House, a attribué un score de liberté de l’internet de 22 sur 100 au Vietnam. En comparaison, la Russie a obtenu le score de 30 sur 100 et l’Arabie saoudite le score de 24 sur 100.

Toujours d’après Reuters, les autorités envisagent également de renforcer leur contrôle sur les médias sociaux : suppression des contenus illégaux ou considérés comme portant atteinte à la sécurité nationale dans les 24 heures qui suivent leur publication. Les géants occidentaux font déjà preuve d’obéissance pour pouvoir rester opérationnels dans ce pays de 100 millions d’habitants : en 2020 Facebook avait fini par céder aux exigences du pays.

Des mesures similaires à celles imposées par la Chine à ses citoyens ?

Les mesures imposées par le Vietnam ne sont pas sans rappeler celles prises récemment par la Chine. Pékin avait alors obligé les influenceurs à disposer d’une certification pour parler de certains sujets. De nombreux créateurs de contenus ne peuvent désormais plus parler librement des thèmes qu’ils le souhaitent.

Nombreux sont ceux qui trouvaient déjà des similitudes avec la Chine, lorsque le Vietnam a présenté sa loi sur la cybersécurité en 2021. À l’instar de ce qu’avait demandé la Chine pour conserver les données des utilisateurs d’Apple et de Tesla à l’intérieur de ses frontières, le Vietnam exigeait la même chose des géants étrangers comme Facebook et Google. Cela permet au gouvernement de bloquer l’accès aux contenus qui pourraient être définis comme dangereux pour la sécurité nationale.

Ces nouvelles mesures sont un pas de plus vers une perte de liberté d’information qui est de plus en plus présente au Vietnam.