Dans un communiqué de presse publié le mardi 27 septembre 2022, Meta a déclaré avoir démantelé deux réseaux de désinformation d’origine russe et chinoise. Selon The Register, l’un diffusait de fausses informations sur la guerre en Ukraine et l’autre tentait d’influencer les électeurs américains à l’approche des élections de mi-mandat.

Une grande campagne de désinformation orchestrée par Moscou

Selon David Agranovich, un responsable de la sécurité chez Meta (la maison-mère de Facebook), l’opération de désinformation menée par la Russie aurait démarré en mai 2022. Ce réseau orchestré par Moscou visait principalement l’Allemagne et, dans une moindre mesure, la France, l’Italie, l’Ukraine et le Royaume-Uni. L’objectif était clair : « propager de fausses informations sur la guerre en Ukraine ». Ce n’était pas une petite opération. En effet, Agranovich précise qu’il s’agit même probablement « de l’opération d’origine russe la plus importante et la plus complexe que nous ayons interrompue depuis le début de la guerre en Ukraine ».

En tout, Meta assure avoir bloqué 1 633 comptes, 703 pages et un groupe sur Facebook ainsi que 29 comptes sur Instagram. Cette campagne était particulièrement sophistiquée. Il y avait d’un côté un schéma pensé pour imiter imitation les sites existants, dans plusieurs langues. Cette « prouesse » a tout de même nécessité un « investissement technique et linguistique important ». Il faut le préciser. Parallèlement, la propagande russe s’est exercée par le biais d’achat de publicités ou de faux comptes, souvent détectés automatiquement par les systèmes d’alerte de Meta.

La campagne comptait environ soixante sites web. Selon le responsable de la sécurité chez Meta, « ces sites imitaient trait pour trait ceux de médias reconnus, dont les journaux allemands Der Spiegel et Bild, le quotidien britannique The Guardian ou l’agence italienne ANSA ». Si aucun lien direct n’a pu directement être établi avec Moscou, Meta assure que plusieurs pages officielles d’ambassades russes en Europe et en Asie « ont amplifié la diffusion de ces fausses informations ». Une campagne qui rappelle les publications russes pour tenter de faire croire que les soldats ukrainiens se rendaient.

Meta confirme que la Chine tente d’influencer les élections de mi-mandat

La deuxième campagne de propagande démantelée par Meta visait les électeurs américains. D’origine russe, ce réseau tentait d’influencer les américains à l’approche des élections de mi-mandat. Bien moindre, cette campagne orchestrée par la Chine a mis en place plisseurs stratégies. Il y a d’abord eu les faux comptes qui se faisaient passer pour des conservateurs et abordaient des sujets comme les armes à feu ou l’avortement. Ces mêmes faux comptes critiquaient ouvertement Joe Biden et ses prises de position. Des messages en anglais, français et chinois.

Pour mettre un terme à cette campagne, Meta a bloqué 81 comptes, 8 pages et un groupe sur Facebook ainsi que 2 comptes Instagram. Selon le géant américain, le réseau n’a pas eu le temps d’avoir un réel impact sur les élections de mi-mandat aux États-Unis. Néanmoins, le réseau social tient à préciser que c’est la première fois « qu’une opération de désinformation se focalise à la fois sur des démocrates et des républicains en soulevant des sujets polémiques à l’approche des élections législatives de mi-novembre ». La campagne chinoise a également visé des internautes tchèques avec des publications pour critiquer la politique de leur pays envers la Chine.