Le bureau du commissaire de l’information au Royaume-Uni a informé, ce lundi 26 septembre, TikTok qu’il pourrait être condamné à une amende 27 millions de livres (30,3 millions d’euros) pour ne pas avoir protégé la vie privée des enfants entre mai 2018 et juillet 2020.

TikTok a tenté d’apaiser les régulateurs

Depuis 2018 et le rachat de Musical.ly, TikTok a subi de nombreuses accusations sur l’utilisation des données personnelles des mineurs. En 2019, TikTok a payé 1,1 million de dollars pour mettre fin à une action en justice alléguant qu’il a collecté et exposé les données d’enfants aux États-Unis. Au cours de la même année dans le même pays, une amende de 5,7 millions de dollars a été infligée à TikTok pour non-respect de la vie privée des enfants. En mai 2021, la Commission européenne et le réseau des autorités nationales de protection des consommateurs (CPC) ont accusé l’application de recourir à des publicités déguisées ciblant les enfants.

À chaque accusation, TikTok s’adapte pour apaiser les régulateurs occidentaux. Le mastodonte chinois a commencé par limiter les dons virtuels aux personnes âgées de plus de 18 ans, avant d’ouvrir un « Centre Européen de Transparence et de Responsabilité ».Ensuite, le réseau social a désactivé la messagerie directe pour les moins de 16 ans, et a enfin introduit des fonctionnalités telles que le contrôle parental et la gestion du temps d’écran.

Des « catégories spéciales » utilisées par TikTok

L’enquête du commissaire de l’information au Royaume-Uni a commencé en février 2019. Selon l’instance britannique, entre mai 2018 et juillet 2020, le réseau social aurait traité les données d’enfant de moins de 13 ans sans l’accord des parents.

TikTok aurait classé les enfants dans des « catégories spéciales » comprenant des critères comme l’origine ethnique, l’orientation sexuelle et la santé. Ces catégories nécessiteraient une autorisation juridique selon l’instance. Les utilisateurs mineurs et les parents n’auraient d’ailleurs pas été informés de manière « concise, facile et transparente ».

Le bureau a souligné qu’il s’agissait de résultats préliminaires et qu’il n’y avait pas de conclusion définitive quant à la violation de la loi par TikTok. Le réseau social dispose d’un délai d’un mois pour répondre à ces premières constatations des autorités britanniques.

Évidemment, TikTok plaide son innocence. L’un de leur porte-parole a affirmé à CNBC que l’entreprise n’était pas d’accord avec les résultats préliminaires et qu’elle publiera une réponse dans les semaines à venir.