Internet est perturbé en Iran depuis le début des manifestations que connaît le pays, après la mort de Masha Amini, 22 ans, en garde à vue, le 16 septembre dernier. Elle venait d’être arrêtée par la police locale pour « tenue inappropriée ».

Un contrôle strict d’internet dans le pays

Ces perturbations d’internet en Iran rendent la couverture des événements difficiles. NetBlocks confirme, grâce à ses données, la perturbation presque totale du service internet dans certaines parties de la province du Kurdistan, dans l’ouest de l’Iran à partir de la soirée du 19 septembre 2022. Il s’agit justement de la région d’origine de Masha Amini. Comme l’illustre ce tweet de l’organisme britannique, les données en temps réel montrent une irruption presque totale de la connexion à internet dans cette partie du pays. À l’aide de ses données, NetBlocks atteste que l’accès à Instagram et WhatsApp, deux des dernières plateformes internationales restantes en Iran, très utilisées, a été restreint. Deux grands réseaux de téléphonie mobile ont aussi été coupés.

Des informations difficilement vérifiables

Les militants craignent une escalade de la répression. En effet, le pays a déjà connu une vague de manifestations similaires en 2019 à propos du prix du carburant. Le gouvernement avait alors coupé Internet aux Iraniens, restreint les usages d’applications comme Telegram, avant d’entamer une répression qui avait coûté la vie à 1500 personnes selon Reuters. NetBlocks a déclaré que « l’Iran est maintenant soumis aux restrictions les plus sévères depuis le massacre de novembre 2019 ». Reuters a recueilli le témoignage d’un manifestant qui redoute que « le monde oublie l’Iran dès que le régime fermera Internet – ce qui est déjà le cas ».

Des vidéos sur les réseaux sociaux ont montré des manifestants qui s’en prennent à des symboles de la République islamique et affrontent les forces de sécurité. Certaines sources font état de plus de 450 personnes blessées et 10 morts parmi les manifestants. Une information non confirmée par Reuters. En perturbant l’accès à Internet, Téhéran souhaite justement agir caché du regard des observateurs internationaux, en plus de compliquer l’organisation des manifestations.