Entre contexte inflationniste inédit, pénurie de compétences et crise énergétique à l’horizon, le marché de l’emploi promet d’être tendu en 2023 ! L’étude de rémunérations PageGroup dresse un portrait détaillé des tendances à venir, avec un focus particulier sur les secteurs très dynamiques de l’IT et de la cybersécurité.

Le déficit de candidats IT est déjà sensible. Dans les métiers de l’ingénierie systèmes, de l’architecture technique, ou de la donnée, on recense deux à quatre fois plus d’offres que de candidats. Cette pénurie s’explique à la fois par le décalage entre les formations et les attentes des entreprises, et par une explosion des demandes , particulièrement dans le domaine de la sécurité informatique, après la vague de cyberattaques qui a frappé 49% des entreprises françaises en 2021. On constate ainsi une hausse de 30% des offres d’emploi dans la cybersécurité, entre 2021 et 2022.

Aujourd’hui les postes de direction de la sécurité des systèmes d’information font partie des plus pénuriques, et donc des mieux rémunérés, avec des salaires bruts annuels compris entre 100 et plus de 200K€ pour des profils expérimentés. Même des profils junior, responsables de la gouvernance sécurité, débutent leur carrière entre 70 et 85K€, et peuvent espérer une rapide progression.

Parmi les profils prisés en 2023, on trouve aussi les métiers du SAP, et les experts en méthodologie Agile. Après un ralentissement pendant la crise sanitaire, ces experts des projets de long-terme sont à nouveau très recherchés. Les scrum masters en freelance demandent des taux journaliers similaires à des experts en cybersécurité, de l’ordre de 600€ par jour, à 5 ans d’expérience.

Enfin, l’explosion des données et des problématiques qui en découlent – sécurisation, stockage, usage – accentuent la demande de profils Data et Cloud. Lemondeinformatique.fr estime que d’ici à 2025, 51% des dépenses IT seront consacrées au cloud. C’est le domaine qui connaît les plus fortes augmentations en 2023 : +8%, avec des salaires dépassant les 75K€ annuels bruts, pour une dizaine d’années d’expérience.

L’IT reste un secteur dynamique, en forte demande de talents, et très attractif. La DARES y prévoit la création de 210.000 nouveaux postes dans les huit prochaines années.

Les candidats sont conscients de leur position de force, et n’hésitent pas à négocier leurs salaires. Sacha Kalusevic, Directeur Senior chez Michael Page Technology, note toutefois  » qu’ils s’intéressent de façon plus marquée au projet proposé, aux valeurs de l’entreprise et à la flexibilité qu’offre le poste. «  Les plans de formation et de développement de carrière sont cités en deuxième position des attentes des candidats.

Pour relever les défis d’un marché de l’emploi sous tension, PageGroup a identifié quatre priorités :

  • valoriser les salariés senior, en poste et en recrutement. La France a un des taux d’emploi des 55-64 ans parmi les plus faibles d’Europe. Dans un contexte où l’âge légal du départ à la retraite devrait être repoussé, et où les recruteurs font face à une pénurie de compétences, il est crucial de reconnaître les talents plus âgés.
  • capitaliser sur les soft skills, pour repérer et accompagner des potentiels, qui pourront ensuite acquérir et développer des savoirs grâce à des démarches d’upskilling (montée en compétence) et de re-skilling (requalification).
  • répondre aux exigences de respect social et environnemental des jeunes diplômés.
  • anticiper la prochaine révolution technologique, créatrice de nouveaux métiers hautement qualifiés dans le métavers, l’intelligence artificielle ou la blockchain. Les dix professions les plus recherchées sur le marché de l’emploi français sont toutes, aujourd’hui, issues du secteur IT.

La diversité sera clef, pour explorer des viviers de talents cachés, passionnés par le digital : collaborateurs senior, jeunes non-diplômés, personnes en situation de handicap… Les entreprises devront répondre à leurs attentes spécifiques, et leur proposer une politique adaptée de formation, de requalification ou de montée en compétences, pour répondre aux défis du secteur.

Les candidats témoignent, dans l’ensemble, d’une aspiration plus faible mais toujours marquée pour le CDI, à côté d’autres modes de travail plus flexibles, comme le freelancing ou l’auto-entreprenariat. 58% d’entre eux cherchent un poste avec possibilité de travail à distance, et sont majoritairement favorables au flex office.

Au-delà des chiffres, les entreprises sont attendues sur leur capacité à donner du sens au travail, à l’échelle individuelle par la valorisation des compétences, à l’échelle collective par l’engagement social et environnemental.  » L’inclusion des talents cachés, l’upskilling (montée en compétences) et le reskilling (requalification) des employés, l’appétence des jeunes diplômés pour la responsabilité sociétale des entreprises ou encore les métiers nés de la transition écologique ou technologique sont autant d’évolutions qui modèlent ce marché et créent des opportunités nouvelles, parfois très prometteuses « , conclut Isabelle Bastide, présidente de PageGroup France, Espagne & Portugal.

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