Alibaba, l’une des plus grosses sociétés tech chinoises, a signé le 19 septembre 2022, un partenariat avec l’Université de sciences et de technologie de Chine et l’Université de Pékin. Celui-ci a permis d’officialiser le lancement de deux laboratoires spécialisés dans la recherche sur l’intelligence artificielle (IA).

Deux nouveaux laboratoires dirigés par Alibaba dans diverses branches de l’IA

Alors que l’e-commerce chinois est en proie à de nombreuses difficultés, le groupe Alibaba, dont c’est la spécialité, a décidé de se tourner vers d’autres secteurs d’activité comme le cloud computing ou l’intelligence artificielle. Comme l’indique le South China Morning Post, l’entreprise a lancé deux laboratoires qui seront conjointement dirigés avec deux universités chinoises. L’objectif est de stimuler la recherche autour de l’IA.

Un premier laboratoire, baptisé le AI Innovation Joint Lab, va permettre de répondre aux attentes d’un projet commun entre Alimama, la filiale publicitaire d’Alibaba et l’Université de Pékin. Les chercheurs se concentreront sur toutes les technologies de pointe liées à l’IA. À noter que l’Université de Pékin est le premier organisme à avoir ouvert une école en lien avec l’IA, il y a maintenant 20 ans.

Le second laboratoire va être géré par la Damo Academy, l’institut de recherche en interne d’Alibaba et l’Université de sciences et technologie de Chine. Il a ouvert ses portes à Heigei, la capitale de la province d’Anhui située à l’ouest de la ville de Shanghai. Ce laboratoire devrait se concentrer sur l’intelligence artificielle cognitive, une branche de l’IA qui s’attelle à reproduire le fonctionnement du cerveau humain. On y retrouve par exemple les technologies en lien avec la reconnaissance vocale et le traitement du langage naturel (NLP).

Représentants d'Alibaba et de l'Université de sciences et technologies de Chine signant un document.

Des représentants d’Alibaba et de l’Université de sciences et technologies de Chine ont officiellement acté leur partenariat pour l’ouverture d’un laboratoire commun. Photographie : Université de sciences et technologies de Chine.

La recherche en IA en Chine face aux difficultés du marché des semi-conducteurs

L’annonce de l’ouverture de ces deux laboratoires survient quelques jours seulement après que Washington ait restreint l’accès aux GPU avancés de Nvidia et AMD. Un coup dur pour la Chine qui va devoir se priver de composants considérés comme essentiels pour le bon fonctionnement de modèles d’IA performants. De plus, l’administration Biden souhaite mettre en place de nouvelles restrictions, toujours en lien avec l’exportation de semi-conducteurs en Chine.

Pour remédier à ces nouvelles difficultés, la Chine tente de réduire sa dépendance aux technologies étrangères, notamment en débauchant des experts en la matière. L’objectif étant de pouvoir produire des puces toujours plus puissantes et à même de venir compléter les superordinateurs faisant tourner les modèles d’IA.

Mais un nouveau rebondissement pourrait mettre un frein à tout cela : l’affaire des corruptions dans le secteur chinois des semi-conducteurs. Depuis quelques mois, plusieurs acteurs du secteur des composants électroniques, dont Ren Kai, membre du Conseil d’administration de la Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), ont été arrêtés. Ils sont notamment soupçonnés d’avoir commis des « violations graves de la discipline et des lois », une terminologie utilisée en Chine pour parler de faits de corruption.