Le géant américain a longtemps hésité avant d’ouvrir les vannes. Cette fois-ci ça y est, Amazon vient d’autoriser les vendeurs tiers à envoyer des e-mails à leurs clients. Selon Bloomberg, l’entreprise cherche un moyen de stimuler les ventes, mais cette stratégie pourrait bien déplaire aux clients.

Amazon ouvre les vannes

Les vendeurs tiers présents sur la plateforme pourront désormais envoyer des e-mails à leurs aux clients. Selon plusieurs observateurs, c’est « une tentative risquée de stimuler les ventes, qui pourrait potentiellement rebuter les acheteurs ». Une nouvelle initiative dévoilée mercredi 14 septembre à l’occasion d’une conférence de presse organisée par Amazon à Seattle. L’occasion également pour le géant américain de présenter de nouvelles fonctionnalités aux vendeurs tiers.

Les marques présentes sur Amazon vont donc pouvoir envoyer des e-mails aux acheteurs récents, aux clients réguliers et à ceux qui dépensent le plus grâce à un outil développé en interne et baptisé « Tailored Audiences ». Selon Amazon, cette nouvelle stratégie devrait permettre aux vendeurs tiers de mieux contrôler les résultats de leurs ventes. L’outil a déjà été testé cette année et sera disponible pour tous les vendeurs tiers des États-Unis au début de l’année 2023.

Trop de spams ?

Une initiative qui marque une rupture avec la réticence historique d’Amazon à laisser les marchands indépendants entrer en relation directe avec leurs clients, de peur de les contrarier. Cependant, la donne a changé : les ventes en ligne ont ralenti par rapport à leur niveau record et les enquêteurs antitrust s’interrogent sur les données qu’Amazon détient sur des millions de vendeurs tiers. Certains marchands se plaignent justement sur le fait qu’Amazon rend difficile la relation avec leurs acheteurs, même les plus fidèles.

S’ils ne souhaitent pas recevoir d’e-mails, les clients devront se désabonner. Selon Kirthi Kalyanam, directeur du Retail Management Institute de l’Université de Santa Clara, « l’inconvénient est que cela pourrait conduire à beaucoup de spams, et je me demande comment ils vont gérer cela. Les marques envoient tellement d’e-mails, et les boîtes de réception des acheteurs sont déjà pleines ». Malgré les risques, les vendeurs tiers vont probablement adhérer à l’initiative.

Cette année, les ventes en ligne n’augmenteront « que de 9,4 % » aux États-Unis, pour atteindre les 1 000 milliards de dollars. C’est la première fois que le pays observe une croissance à un seul chiffre depuis de nombreuses années. Certains vendeurs tiers d’Amazon se préparent déjà à une saison de Noël morose. Selon Dharmesh Mehta, VP chez Amazon, « cette initiative représente l’occasion parfaite de connecter les clients avec leur marque ».