Le 15 septembre, Vanessa Pappas, COO de TikTok, a été interrogée par les sénateurs américains. La directrice des opérations a tenté de rassurer ses interlocuteurs en expliquant « qu’aucun dirigeant du réseau social n’a de lien avec le Parti communiste chinois ».

Les sénateurs s’inquiètent toujours de l’influence de Pékin

Une nouvelle fois, TikTok a fait l’objet d’un examen minutieux à Washington concernant certaines de ses pratiques en matière de données. Au cours d’une audience de près de trois heures de la commission sénatoriale de la sécurité intérieure et des affaires gouvernementales, des sénateurs démocrates et républicains ont insisté auprès de l’entreprise sur les questions de l’accès des employés chinois aux données des utilisateurs américains et sur l’existence de liens entre certains employés et le Parti communiste chinois.

Pour Rob Portman, sénateur républicain de l’Ohio, « TikTok ne peut pas continuer de collecter des données sur le dos des américains ». Selon Kyrsten Sinema, sénatrice démocrate de l’Arizona, « il y a un risque réel que TikTok modifie son algorithme pour promouvoir ou censurer du contenu au nom de Pékin ». Alors que les sénateurs américains s’inquiètent toujours de l’influence de Pékin sur le réseau social, Vanessa Pappas a tout fait pour défendre son entreprise. Elle estime qu’un accord avec le gouvernement américain permettrait de protéger les données des utilisateurs.

Bientôt un accord entre TikTok et le gouvernement ?

Vanessa Pappas, assure que « notre accord final avec le gouvernement américain répondra à toutes vos préoccupations en matière de sécurité nationale ». L’entreprise s’engage à assurer la sécurité de ses utilisateurs américains et devrait prochainement officialiser ce fameux accord connu sous le nom de « Cfius ». La COO n’a pas souhaité divulguer les contours de l’accord, invoquant le caractère sensible de cette procédure.

Pour répondre aux préoccupations de l’administration Biden en matière de données, TikTok a basculé les données des américains vers les serveurs d’Oracle il y a quelques mois. L’objectif de cette migration est clair : garantir la séparation des informations américaines de celles de la société mère chinoise. Selon Tikok, « 100 % du trafic des utilisateurs américains est désormais acheminé vers l’Oracle Cloud Infrastructure ».

Plus largement, les sénateurs américains aimeraient limiter la manière dont les entreprises collectent et utilisent les données des consommateurs. Un projet de loi est justement en train de voir le jour. Il s’intitule American Data Privacy and Protection Act. Ce texte n’a pas encore été présenté à la Chambre. Avec ce projet de loi, les réseaux sociaux seraient également tenus de prendre en compte la santé physique et mentale des enfants lors de la conception de leurs produits.