Des éditeurs britanniques et européens vont porter plainte contre Google dans leurs pays respectifs dans les prochaines semaines. Selon eux, le géant américain met en place des pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la publicité en ligne. Les plaignants réclament près de 25 milliards d’euros de dommages et intérêts à la firme de Mountain View.

25 milliards d’euros de préjudice selon les acteurs européens de la publicité en ligne

Tout débute en juin 2021 lorsque l’Autorité de la Concurrence, organisme administratif français chargé de lutter contre les pratiques antitrust, a épinglé Google. Ce dernier avait été condamné à payer une amende de 220 millions d’euros pour avoir favorisé depuis 2014, ses services de commercialisation d’espaces publicitaires sur internet, au détriment d’autres services. L’entreprise avait donc abusé de sa position dominante sur les autres éditeurs.

Cette décision de l’Autorité de la Concurrence est une vraie aubaine pour les acteurs de la publicité en ligne. Ils n’ont pas hésité pas à lancer des procédures judiciaires, estimant avoir été les victimes des pratiques du géant américain. Ces éditeurs demandent alors réparation de leur préjudice : 25 milliards d’euros selon eux.

Les avocats de ces éditeurs ont expliqué à The Guardian que leur méthode de calcul pour arriver à ce montant est celle présentée dans la décision de l’Autorité de la Concurrence. Elle met en évidence les commissions récupérées par le service publicitaire proposé par Google ainsi que les pertes de revenus qu’ont subi ses concurrents.

Deux plaintes successives à l’encontre de Google : une pour l’UE et une pour le Royaume-Uni

D’ici quelques semaines, une première plainte sera déposée aux Pays-Bas par le cabinet Geradin Partners et le cabinet d’avocats néerlandais Stek, représentant plusieurs éditeurs européens. Une seconde plainte sera posée auprès d’un tribunal au Royaume-Uni pour les éditeurs britanniques ne dépendant plus de l’Union européenne depuis le Brexit. Ils seront également représentés par le cabinet Geradin Partners et par le cabinet d’avocats britanniques Humphries Kerstetter.

Au début de l’année, l’Autorité de la Concurrence britannique ainsi que la Commission européenne ont amorcé une enquête sur les pratiques de Google dans le secteur de la publicité numérique. Aux États-Unis, Mountain View fait aussi face à une dizaine d’États qui ont déposé leurs plaintes pour pratiques antitrust auprès de tribunaux fédéraux. À noter que la publicité est le secteur qui continue de porter le chiffre d’affaires d’Alphabet, la maison mère de Google, alors que sa croissance tend à ralentir.