Le juge fédéral new-yorkais, Kevin Castel, a décidé qu’une affaire antitrust intentée par les procureurs généraux de plusieurs États et accusant Google de monopole dans le secteur de l’adtech pouvait aller de l’avant. Il a néanmoins rejeté l’une des allégations, et pas des moindres…

L’affaire peut aller de l’avant, mais l’accord Blue Jedi n’est plus impliqué

Datant de 2020, la plainte a été déposée par 16 États et territoires menés par le Texas. Elle dépeignait comment Google exerce un monopole écrasant dans le secteur publicitaire, et expliquait également que la firme de Mountain View avait établi un pacte secret avec Meta, alors Facebook, nommé Blue Jedi.

Celui-ci donnait notamment de nombreux avantages à Meta sur les enchères gérées par Google pour acheter et vendre des publicités en ligne. En échange, la société de Mark Zuckerberg a abandonné ses projets d’adoption d’un nouveau type de technologie qui aurait ébranlé le monopole de Google sur la publicité en ligne. Google a bien entendu tenté de faire annuler les poursuites en affirmant que les pratiques décrites par les procureurs des États étaient légales.

Finalement, le juge Kevin Castel a rendu son verdict et assure que l’affaire peut continuer. S’il a accepté l’argument attestant que Google a manipulé les enchères de manière à ce que ses propres produits soient presque toujours gagnants, il a rejeté l’allégation concernant l’accord Blue Jedi, rapporte Bloomberg. Selon lui, « il n’y a rien d’inexplicable ou de suspect » dans ce qui a conduit les entreprises à conclure cet accord.

Pour Google, la plainte est bancale

Google n’a pas tardé à réagir à cette décision dans un billet de blog. Selon la firme de Mountain View, le fait que cette allégation ne soit pas retenue prouve que la plainte ne tient pas la route :

« La décision d’aujourd’hui souligne à quel point l’affaire du procureur général Paxton (Ndlr : le procureur général du Texas) est profondément viciée. Comme nous le disons depuis longtemps, la technologie de la publicité est un secteur extrêmement compétitif – et nos produits élargissent le choix des éditeurs, des annonceurs et des consommateurs tout en permettant aux petites entreprises de trouver de nouveaux clients à un prix abordable. Nous sommes impatients de rétablir la vérité sur les autres allégations ».

Google est visée de tous les côtés

Si la défense de Google reste la même dans toutes les circonstances, à savoir l’incroyable compétitivité des marchés sur lesquels elle opère, ses activités publicitaires sont également ciblées par les autorités européennes qui les jugent anticoncurrentielles. Aux États-Unis, un projet de loi sur la concurrence et la transparence pourrait même mener au démantèlement de l’activité publicitaire de l’entreprise si elle est adoptée.

La publicité n’est en outre pas le seul secteur pour lequel Google est dans le viseur des régulateurs. L’entreprise est également accusée d’avoir dépensé des milliards pour étouffer la concurrence dans le domaine des moteurs de recherche. Cette affaire devrait mener à l’un des procès antitrust les plus importants de l’histoire des États-Unis.