OVH Cloud a ouvert un nouveau centre de données, SBG5, à Strasbourg, ce 12 septembre. Outre le fondateur de l’entreprise, Octave Klaba et son directeur général Michel Paulin, le gouvernement français a fait le déplacement en la personne de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, et le ministre délégué à la Transition numérique, Jean-Noël Barrot. La Commission européenne était représentée par le Commissaire Thierry Breton. Chacun est venu salué en OVH, « le leader européen du cloud », un symbole de solutions européennes alternatives aux hégémoniques entreprises américaines.

Le nouveau centre de données d’OVH est un symbole pratique pour tout le monde

Le message à la fois des ministres français et du Commissaire européen à Strasbourg est clair et résumé, « nous étions à Strasbourg pour l’inauguration du nouveau datacenter d’OVHcloud et pour réaffirmer notre objectif : construire une ambition souveraine du cloud afin de faire de la France et de l’Europe, le fer de lance de l’innovation numérique ».

Michel Paulin a surfé sur cette thématique en faisant de l’inauguration du centre de données SBG5, à Strasbourg, « Un symbole fort de cette stratégie industrielle qui nous permet de porter plus haut et plus fort les couleurs d’un cloud européen ouvert, de confiance, durable, et ceci, auprès de nos clients du monde entier ».

Dans son communiqué, OVH a, en réalité, surtout insisté sur le premier aboutissement de son « plan hyper résilience » et en particulier la sécurité incendie de SBG5. Ce plan a été défini en avril 2021, un mois après la destruction intégrale de SBG2 et partielle du centre de données SBG1. Un accident qui vaut des poursuites à OVH, accusé d’avoir trop négligent en matière de sécurité incendie.

Bruno Le Maire et Jean-Noël Barrot ont pu, de leur côté, rappeler l’existence d’une stratégie nationale pour le cloud en France. Dévoilée en mai 2021, elle s’organise autour de trois axes : la sécurité avec le visa SecNumCloud, qui certifie un niveau de protection élevée des données particulièrement sensibles, la transformation numérique de l’administration avec le programme cloud au centre et un fonds de 1,8 milliard d’euros, dans le cadre de France 2030, pour l’accélération de la transformation cloud.

La souveraineté numérique dans tous les esprits

Les ministres ont profité de l’événement pour présenter quelques mesures supplémentaires pour la stratégie nationale du cloud. Il s’agit de donner plus de clarté à SecNumCloud, notamment pour les PME, d’annoncer la création d’un Comité stratégique de filières, confiées à Michel Paulin d’OVH, qui « participera à l’émergence d’une offre française compétitive dans les prochaines années ».

La volonté de Thierry Breton de porter un règlement européen sur les données, un Data Act, a été saluée. Le ministère de l’Économie et des Finances souhaite qu’il aboutisse à « la mise en œuvre de dispositions ambitieuses qui permettront de rééquilibrer le marché du cloud aujourd’hui largement dominé par un trio d’acteurs non européens [Amazon Web Services, Microsoft Azure, Google Cloud] ».

Concernant l’Europe, le gouvernement français a demandé l’instauration d’un schéma européen de cybersécurité harmonisée pour le cloud, avec « La prise en compte du besoin impératif de protection et de transparence vis-à-vis des législations non européennes à portée extraterritoriale ». Les ministres espèrent également de la Commission qu’elle valide un Projet Important d’Intérêt Commun dans le cloud, réunissant 180 entreprises de douze États membres.