Fondée en 2013, Astroscale est une entreprise spatiale avec un objectif bien précis : rendre l’orbite plus sûre et propre pour les générations futures. Si les débris spatiaux représentent un danger de plus en plus concret, Astroscale réfléchit et développe des solutions afin de s’en débarrasser.

Les solutions d’avenir d’Astroscale

L’entreprise propose un service baptisé End-of-Life Services by Astroscale (ELSA). Il s’agit d’un module capable de capturer des satellites qui ne sont plus en fonction afin de les empêcher de devenir des débris spatiaux. Il faut tout de même savoir que l’engin ne peut pas capturer n’importe quel satellite. Il va ainsi identifier, approcher, capturer et désorbiter les engins dont les opérations sont achevées grâce à une plaque ferromagnétique qui est placée sur eux. L’objectif de l’entreprise est donc de commercialiser son dispositif aux opérateurs de satellites afin que leurs engins puissent être récupérés une fois en fin de vie.

Astroscale a fait la démonstration d’ELSA-d, son module d’essai, en 2021, mais une anomalie est survenue pendant la mission. Depuis, la firme continue d’effectuer des manœuvres et a expliqué au mois de mai dernier être parvenue à « achever d’autres opérations contrôlées de rapprochement entre ses deux engins spatiaux en orbite ».

ELSA-d n’est qu’une simple démonstration, Astroscale développe déjà son successeur, ELSA-m. Ce vaisseau sera capable de retirer plusieurs satellites de l’orbite en une seule fois, et a même reçu un financement de la part de l’agence spatiale européenne (ESA) à hauteur de 14,8 millions d’euros. ELSA-m devrait être lancé fin 2024, et Astroscale a établi un partenariat avec OneWeb pour l’aider à désorbiter ses satellites en fin de vie.

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La startup, dont le siège social est basé à Tokyo, a également été choisie par l’agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) pour la phase 1 de son Active Debris Removal. Prévue pour 2023, la mission prévoit qu’un satellite développé par Astroscale et baptisé ADRAS-J se rende aux alentours de l’étage supérieur d’une fusée japonaise en orbite, c’est-à-dire un débris spatial aux proportions conséquentes. Ensuite, il devra démontrer sa capacité à s’en rapprocher et à en obtenir des images et des données, fournissant ainsi des données d’observation pour mieux comprendre l’environnement des débris. La deuxième phase de ce projet, qui n’est pas programmée pour l’heure, consistera à désorbiter le premier étage de la fusée.

Astroscale va en outre déployer un satellite nommé LEXI (Key Capabilities of our Life Extension In-orbit) dont l’objectif est d’augmenter l’espérance de vie des satellites se trouvant en orbite géostationnaire. Le dispositif va aller se fixer à l’engin pour supprimer les limitations de la propulsion en maintenant à la fois la position orbitale et l’altitude du satellite. Sans LEXI, le satellite peine à rester en orbite géostationnaire car il n’a plus assez de carburant pour s’y maintenir, et dérive progressivement. LEXI devrait effectuer sa première mission en 2026.

Des missions clés dans les années qui arrivent

Également soutenue par le gouvernement du Royaume-Uni, Astroscale a de nombreux projets et prévoit, à terme, de commercialiser ses différentes solutions auprès d’opérateurs de satellites et même d’entreprises ou de gouvernements qui réalisent des lancements. Par ailleurs, la société travaille avec des organismes gouvernementaux et commerciaux pour élaborer des normes, des réglementations et des incitations à l’utilisation responsable de l’espace.

Son champ d’activité s’inscrit parfaitement dans le secteur spatial de demain, puisque de plus en plus de normes sont établies afin de dépolluer l’orbite terrestre. La Commission fédérale des communications (FCC), agence américaine de régulation des télécommunications, veut obliger la désorbitation des satellites cinq ans après leur fin de vie. Si elle parvient à produire ses solutions de manière efficace et à convaincre les acteurs du secteur, ce qui semble très probable au vu de ses partenariats déjà établis, Astroscale pourrait devenir une véritable réussite dans le New Space.