La licorne française Swile a été obligée de jouer la carte de la transparence, en raison d’une opération en cours avec la BPCE. Les comptes de l’entreprise ont été rendus publics et ils démontrent des pertes colossales et un chiffre d’affaires qui peine à s’étoffer.

41 millions de pertes en 2021 pour Swile

Le média Les Échos rapporte que les pertes de Swile ont doublé entre 2020 et 2021 pour atteindre le montant de 41 millions d’euros. Cette startup née sous le nom Lunchr en 2018 offre une carte à puce Mastercard qui permet de dématérialiser les tickets-restaurants et de payer sur tous les terminaux de paiement. La promesse : cette carte fonctionne partout. Swile a récemment annoncé son intention de racheter Bimpli (une filiale de la BPCE). Une opération qui a obligé la licorne française à publier ses comptes.

Pour Loïc Soubeyrand, le fondateur de Swile, « les startups vont devoir mettre de plus en plus l’accent sur le chiffre d’affaires et la rentabilité ». Il estime qu’à l’avenir, toutes les entreprises vont devoir être transparentes, d’autant plus qu’il s’agit d’un critère extrêmement important pour les investisseurs. Swile prévoit de faire l’acquisition de 22 % de Bimpli, et ainsi en devenir actionnaire majoritaire. La publication des comptes de la société démontre la difficulté pour les entreprises de la tech d’atteindre le seuil de rentabilité.

Les charges liées au personnel sont pointées du doigt

Ce seuil de rentabilité, Swile en est encore très loin : 41 millions de pertes et un chiffre d’affaires qui dépasse à peine les 11 millions d’euros. Le plus inquiétant est de constater que les pertes de l’entreprise ont doublé entre 2020 et 2021. Il y a deux ans, Swile enregistrait un chiffre d’affaires de 4,6 millions d’euros, pour un résultat net de -20,7 millions d’euros. En 2021, si le chiffre d’affaires de la licorne a effectivement augmenté, les pertes se sont elles aussi accentuées. Le résultat net de Swile est désormais de -40,998 millions d’euros.

L’entreprise se veut rassurante et estime que ses revenus récurrents annuels (ARR) atteignent 20 millions d’euros et que « ce chiffre ne transparait pas dans les documents comptables transmis au tribunal de commerce de Montpellier ». On constate en parcourant les comptes de Swile que ce sont les charges liées au personnel qui font grimper la note. Elles ont doublé en un an pour passer de 15 millions d’euros en 2020 à 29 millions d’euros en 2021. Loïc Soubeyrand promet d’atteindre la rentabilité d’ici 2024. L’entreprise mise notamment sur le Brésil et veut faire de ce pays son marché numéro 1 à terme.