Le Premier ministre albanais a déclaré mercredi 7 septembre que le pays avait décidé de rompre ses liens diplomatiques avec l’Iran en raison d’une cyberattaque survenue trois mois plus tôt. Téhéran avait visé des sites web gouvernementaux.

L’Albanie coupe ses relations diplomatiques avec l’Iran

En mai 2022, les autorités albanaises avaient été obligées de fermer plusieurs sites web et de plusieurs services gouvernementaux à cause d’une cyberattaque de grande ampleur. Une situation délicate pour le pays qui venait juste de transférer la grande majorité des services du secteur public sur un nouveau portail en ligne. Cette nouvelle plateforme était censée être plus efficace et « moins sujet à la corruption ». Depuis, l’Albanie a mené l’enquête et a identifié les auteurs de l’attaque.

Dans une déclaration officielle, le Premier ministre Edi Rama a déclaré que « l’enquête approfondie a mis à notre disposition des preuves indéniables que la cyberattaque contre notre pays a été orchestrée et parrainée par la République islamique d’Iran qui a fait appel à quatre groupes de cybercriminels distincts pour attaquer l’Albanie ». Le pays a donc décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran et d’expulser le personnel de l’ambassade présent à Téhéran.

Un fait sans précédent dans le cyber-espace

Sans surprise, la Maison Blanche a publié un communiqué de presse pour dénoncer cette cyberattaque de grande ampleur. L’administration Biden promet des représailles contre l’Iran pour ce qu’elle désigne comme « un précédent dramatique pour le cyber-espace ». Les États-Unis ont mis des experts en cybersécurité au service des autorités albanaises depuis des semaines pour aider le pays à mener l’enquête. La décision de l’Albanie de rompre les relations diplomatiques avec Téhéran a été officiellement remise à l’ambassade d’Iran à Tirana.

Tout le personnel de l’ambassade d’Iran à Tirana a reçu l’ordre de quitter l’Albanie dans les 24 heures. Dans la foulée de cette annonce, l’Iran a condamné l’expulsion de ses diplomates, qualifiant cette action d’irréfléchie, selon la télévision d’État iranienne. Dans une déclaration officielle, le ministère iranien des Affaires Étrangères a nié l’idée que Téhéran puisse être à l’origine d’une cyberattaque contre les sites web du gouvernement albanais. Tirana a pourtant prouvé le contraire, grâce à Microsoft et au FBI.